Outsoucing : la TMA florissante en 2009, mais l'offshore ampute la croissance
L'externalisation applicative va bien, en dépit de la crise. Selon Pierre Audoin Consultants, ce marché progressera de 8 % en 2009. Et encore, cette croissance est elle sévèrement amputée par la pression sur les prix qu'exercent les donneurs d'ordre. Pression à laquelle les SSII répondent par un recours croissant à l'offshore.
Les contrats d'outsourcing applicatif restent très dynamiques en France en 2009, même si leur croissance est en partie ralentie par l'effet déflationniste de l'offshore. La dernière étude de Pierre Audoin Consultants (PAC) sur ce marché - où le cabinet regroupe les contrats de TMA (tierce maintenance applicative) et de gestion du patrimoine applicatif (ce qui inclut maintenance et projets) - confirme que ce segment résiste à la crise. Selon PAC, il connaîtra en France une progression de 8 % en 2009, alors que les services informatiques dans leur ensemble seront étales. Une progression qui reste confortable, même si, année après année, elle se tasse. Ainsi elle atteignait 11 % en 2007 et encore 10 % en 2008.
C'est qu'un phénomène vient contrarier la croissance du marché : l'offshore. Ainsi, si le chiffre d'affaires de ce marché progressera de 8 %, les volumes (en jour.homme donc) progressent d'environ 15 %. Interrogé récemment sur le sujet, Frédéric Giron, directeur des études de PAC, expliquait que ce décalage était dû aux négociations sur les prix que mènent les donneurs d'ordres sur les renouvellements de contrats, mais aussi sur les contrats en cours. "Et ce décalage entre croissance du chiffre d'affaires et progression des volumes risque de s'accélérer du fait du recours croissant à l'offshore", juge-t-il. Dans une étude récente, le même cabinet d'étude signalait que la TMA était précisément la prestation déjà la plus exposée aux vents de l'offshore : en 2008, 11 % de cette activité était réalisée depuis des pays à bas coûts (voir graphique ci-dessus). Soit près de 190 millions d'euros.
Top 5 : 50% du marché |
Contrairement à d'autres segments des services, le marché de l'outsourcing applicatif est très concentré, avec 5 acteurs (Atos, Logica, Capgemini, Sopra et IBM) représentant environ 50 % du total. Chacun de ces cinq prestataires ont réalisé plus de 200 millions d'euros de CA sur ce créneau en 2008, selon PAC. |
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SFR veut 10 % d'économies par an
Cette tendance s'accompagne dune volonté des grands comptes de regrouper leurs régies ou leurs petites prestations au sein de larges contrats, souvent découpés par lots fonctionnels. Une tendance à la massification qui, elle aussi, a tendance à peser sur les prix unitaires. Ainsi, en 2008, Michelin avait confié la gestion de ses applicatifs à quatre SSII ou consortiums (Logica, Wipro, IBM-Sopra, Atos-Accenture) concourant pour un total de dix lots. Ce contrat, conclu pour trois ans, pèse un peu moins de 100 millions par an. Plus récemment, SFR a également découpé la maintenance et l'évolution de son patrimoine applicatif en 4 lots, remporté par Atos-Origin (2 lots, pour plus de 50 millions) et l'Indien Wipro (2 lots également, entre 30 et 40 millions d'euros). Conclus pour quatre ans, ces contrats imposent aux prestataires retenus une réduction des coûts d'environ 10 % par an.
Dans un communiqué, PAC note d'ailleurs l'évolution progressive de la nature des contrats, qui "englobent de plus en plus souvent des prestations d'intégration ainsi que des offres d'audit et de cartographie des parcs applicatifs gérés". Ce qui rapproche de plus en plus le marché français des pratiques en vigueur dans les pays anglo-saxons.
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