Salaires dans l'informatique : l'érosion se poursuit, sauf pour les architectes
En partenariat avec le cabinet de recrutement international Spring Technology, LeMagIT publie la seconde édition de son baromètre trimestriel des salaires dans l'informatique. Un indicateur qui montre une certaine atonie du marché, tant en termes de volumes que de rémunération, même si les architectes et ingénieurs système tirent leurs marrons du feu.
Entre juillet et septembre 2009, Spring Technology, un cabinet de recrutement d'origine anglaise qui vient d'etre recemment acheté par Adecco, a traité 404 demandes de recruteurs, tant pour des missions ponctuelles que pour des recrutements. Soit sensiblement le même niveau que celui enregistré au trimestre précédent.
Dans ce marché relativement atone, les architectes, administrateurs et autres ingénieurs système font mieux que se défendre. Avec 100 dossiers traités sur ces segments, Spring voit la demande s'envoler de près de 40 % par rapport au second trimestre. A près de 380 euros/jour en moyenne (débutants et confirmés), la rémunération des indépendants présents sur ces métiers progresse fortement, tout comme le salaire proposé lors des recrutements (48 100 euros, tous profils confondus). "Les achats d'infrastructure ont été limités, mais la priorité est donnée à l'optimisation des solutions en place", commente Yann Koch, le directeur de Spring en France. Pour le cabinet, la dynamique sur ce segment s'explique notamment par les besoins autour des technologies Open Source. "Sur ce périmètre, le marché est extrêmement tendu et les bons candidats trouvent rapidement un emploi".
Oracle : des besoins de plus en plus pointus |
Si la demande en profils de DBA s'est effondrée au troisième trimestre, les besoins autour des technologies Oracle subsistent. Mais se spécialisent. "Nous constatons aujourd'hui que le marché autour d'Oracle se recentre autour de deux principaux axes. Tout d'abord, le maintien en conditions opérationnelles des systèmes actuels - plus critiques que jamais en ces périodes difficiles - avec une demande active autour de profils DBA de production expérimentés en architecture à haute disponibilité (RAC). Deuxièmement, les chantiers de sécurisation de données et d'optimisation sont toujours d'actualité, avec une forte demande d'expertise autour d'Oracle Dataguard, Standby Database, et de profils de consultants expérimentés en audit et tuning." |
Cliquez pour dérouler |
Développement : 4 recrutements sur 10
Autre segment dynamique : celui des développeurs, analystes programmeurs et ingénieurs de développement sur des technologies traditionnelles. Là aussi, la demande sur le trimestre écoulé augmente, essentiellement sur des recrutements. Les salaires y progressent légèrement, même si l'on est loin de la franche embellie que connaissent les architectes et ingénieurs système. Cette légère inflation se confirme dans les métiers du développement autour des nouvelles technologies. Si les tjm et les salaires y sont inférieurs à ceux des technologies traditionnelles (environ 10 % de moins), c'est par contre là que la demande est la plus forte. Avec 118 dossiers traités par Spring sur le trimestre, le segment reste le plus demandeur, même si le volume a reculé par rapport au second trimestre (131 demandes entre avril et juin 2009). Toutes technologies confondues, les métiers du développement atteignent toutefois le même niveau que trois mois plus tôt, avec plus de 40 % des demandes traitées par Spring.
Erosion des rémunérations
Si, sur ces trois segments du marché, les salaires sont plutôt bien orientés - même si ce mouvement s'explique pour partie par l'atonie de la demande en matière de profils juniors -, les autres métiers scrutés par Spring connaissent, eux, au mieux une certaine érosion en matière de rémunération. Pourtant dynamique, le créneau de la vente et de l'avant-vente voit ainsi ses salaires reculer légèrement par rapport au trimestre précédent. Même tendance, mais dans des volumes plutôt en baisse, pour les autres métiers de l'infrastructure, les consultants fonctionnels/métier et les chefs de projet. "D'une maniere générale, la demande en profils juniors est inférieure à la demande en profils confirmés. Les salaires ont globalement baissé de 5 à 10 %", commente Yann Koch. Bref, dans un marché où les compétences disponibles sont plus nombreuses du fait de la remontée du chômage dans la profession, les recruteurs préfèrent se tourner vers des profils expérimentés, qu'ils parviennent à recruter à des rémunérations moindres qu'en 2008.
[prenez quelques minutes et participez à la grande enquête du MagIT sur la rémunération des informaticiens en 2009]
Dans un mouvement beaucoup plus marqué, le troisième trimestre voit s'effondrer la demande en DBA. Sur le troisième trimestre, Spring n'a traité que 4 dossiers de cette nature. Soit plus de 6 fois moins qu'au cours du second trimestre. Déjà à la peine lors de la première édition de ce baromètre, les métiers du test et de la qualité confirment leur atonie, avec seulement deux recrutements entre juillet et septembre.
En complément :
Lire le baromètre Spring/LeMagIT de juillet
Le retour du syndrome de l'herbe plus verte |
Comme il y a trois mois, les lecteurs du MagIT sont majoritairement en "simple veille" sur le marché de l'emploi. 52 % des 262 participants à notre sondage se placent dans une position d'observation, à la recherche d'une éventuelle annonce répondant à leur profil. C'est tout de même 6 points de plus qu'il y a trois mois. Idem pour ceux qui se déclarent en recherche active d'un nouveau poste : 32 % des lecteurs ayant participé au sondage se disent dans cette situation, 5 points de plus en un trimestre. Ils ne sont plus que 16 % à se dire sans intention de changer d'employeur dans les 6 mois qui viennent. Après avoir été un peu tétanisés par la violence de la crise - ce qui les a incités à rester fidèles à leur employeur du moment -, les informaticiens ont de nouveau des idées de changement. Bien sûr, la remontée du chômage dans la profession explique pour partie cette tendance. Mais les pressions budgétaires dans la plupart des organisations - et le climat qui en résulte - poussent probablement certaines personnes en poste à voir si l'herbe ne serait pas plus verte ailleurs. |