Microsoft baisse d'un tiers le prix de ses services collaboratif en nuage
Riposte à Google ou répercussion sur les utilisateurs des économies d'échelle liées à la montée en puissance de l'offre Business Productivity Online Suite ? Finalement peu importe. L'annonce par Microsoft de la baisse du prix de ses services collaboratifs en ligne pour entreprises profite à tous et pourrait contribuer à l'accélération d'un marché en plein développement. Un marché convoité par les acteurs historiques tels que Microsoft et IBM, mais aussi par un nouveau venu ambitieux, Google.
On peut avoir la tête dans les nuages, tout en gardant les pieds sur terre. Confronté à l'agressivité croissante de ses concurrents sur le marché de la messagerie et des outils collaboratifs en ligne (notamment Google, avec GMail et les Google Apps, et IBM qui a récemment lancé LotusLive iNotes), Microsoft vient d'annoncer une baisse d'un tiers du prix de ses services de communication hébergés. La suite Business Productivity Online Suite (BPOS), qui propose en mode hébergé les services d'Exchange, de SharePoint et d'Office Communication Server, voit ainsi son prix rabaissé de 15 $ par utilisateur et par mois, à 10 $ par utilisateur et par mois.
Stephen Elop, président de la division Microsoft Business |
En fait, cette baisse de prix vient entériner le tarif jusqu'alors facturé par l'éditeur dans le cadre de la promotion de lancement de sa suite. Plus important, Microsoft a décidé de porter la limite de stockage par utilisateur de 10 à 25 Go, une augmentation qui reflète l'appétit croissant des utilisateurs pour plus d'espace de stockage. Interrogé sur les raisons de cette évolution tarifaire, Stephen Elop, le président de la division Microsoft Business, a expliqué lors d'une conférence organisée depuis Londres, qu'il ne s'agit pas d'une réponse au positionnement tarifaire de Google. D'une part parce que BPOS est clairement positionné sur le créneau des entreprises avec les attributs d'une telle offre et ensuite parce que, selon lui, Microsoft ne fait que répercuter à ses clients les économies d'échelle liées à la montée en puissance de ses services - BPOS serait déjà utilisé par plus d'un million d'utilisateurs. Des arguments similaires ont déjà été mis en avant par IBM pour son offre LotusLive par rapport à celle de Google, mais on imagine mal que Microsoft ne surveille pas de près la tentation qu'exerce le prix de 4 $ par mois facturé par Google pour certaines entreprises en mal d'économies rapides...
Google : des références en trompe l'œil, selon Microsoft
Stephen Elop ne s'est toutefois pas contenté d'un disocurs défensif et s'est aussi employé à égratigner la communication de Google. Le géant de la recherche a expliqué en octobre avoir déjà séduit 2 millions d'entreprises clientes totalisant près de 20 millions d'utilisateurs avec ses Google Apps. Et en a profité pour arguer que ces clients migraient pour l'essentiel de solutions traditionnelles (telles Exchange, Notes ou GroupWise) afin d'économiser et de profiter de l'avantage des services en nuage. Réponse du berger à la bergère : pour Elop, "si l'on y regarde de près, ces chiffres ne tiennent pas vraiment. Pour nombre de clients comme le District de Columbia (Washington DC), Motorola et autres, Google Apps est une dépense additionnelle, car ils continuent en parallèle à utiliser les applications Microsoft. De même, le DSI de Genentech, leur référence emblématique, et celle dont ils parlent le plus, a indiqué que moins de 15 % de ses utilisateurs ont migré sur GMail, les 85 % restant continuant à utiliser Exchange".
Citant des chiffres récents de Gartner, Stephen Elop indique que le climat économique actuel a certes accentué l'intérêt pour les services en nuage - Gartner estime ainsi que 20 % des entreprises utiliseront le cloud en 2015, mais que 80 % conserveront leur messagerie et leurs services de communication en interne -, mais pas au point de voir les entreprises se désengager en masse des modèles traditionnels. D'où l'importance, selon le patron de la division Microsoft Business, de faire en sorte que les organisations aient le choix du mode de déploiement : "les entreprises veulent maîtriser leur calendrier et migrer à leur rythme. Il est donc important de leur proposer tous les modes de déploiements : en interne, dans le nuage ou un mix des deux". On se doute que ce message sera répété à l'envie la semaine prochaine lors du lancement officiel d'Exchange 2010.
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