VMware mise sur la version 4 de View pour accélérer la virtualisation des postes de travail
Accélérer l’adoption. C’est la mission de la nouvelle mouture de View, la solution de virtualisation du poste de travail de VMware. Celle-ci intègre notamment le support de vSphere ainsi que celui de PCoIP, la technologie de Teradici conçue pour améliorer le support des applications 3D/HD sur les postes de travail virtualisés. Mais d’autres évolutions, comme l’hyperviseur client de type 1 ou encore la gestion non expérimentale de l’asynchronisme, devront attendre. Et il en va de même pour le support complet de Windows 7 dans les machines virtuelles.
« Cette nouvelle génération de View doit permettre d’accélérer l’adoption de la virtualisation du poste de travail en levant les freins qui s’y opposent. » C’est l’ambition affichée par Carole Manuali, responsable solutions postes de travail chez VMware pour la France. Et d’insister sur deux freins : « les coûts de mise en œuvre » d’une part, et « l’expérience utilisateur » de l’autre. C’est le support de vSphere, la plateforme de virtualisation d’infrastructures de VMware lancée officiellement fin avril dernier, qui doit, avec View 4, lever le premier obstacle. De fait, et comme l’avait alors annoncé Paul Maritz, Pdg de VMware, les déploiements View 4 peuvent s’appuyer sur une infrastructure vSphere existante avec, à la clé, des avantages tels que l’équilibrage de charge automatique ou encore une évolutivité plus transparente. Surtout, ce support doit permettre d’unifier l’administration des postes de travail et des serveurs virtualisés, dans le centre de calcul. Au-delà, cette intégration implique également le support de vMotion pour la migration des machines virtuelles afin d'assurer une meilleure disponibilité et une gestion simplifiée des éventuelles défaillances matérielles.
La seconde problématique doit trouver une réponse dans le support officiel de PCoIP (soit PC over IP), la solution de la start-up canadienne Teradici pour l’optimisation matérielle, centralisée, du rendu graphique 3D/HD. Ce support prend sa source dans un partenariat annoncé lors de VMworld, la manifestation organisée par VMware en septembre 2008. La solution de Teradici a ensuite fait l’objet de démonstrations lors de la conférence VMworld, à Cannes, en février dernier. Bref, ce qui était de l’ordre du travail en cours passe désormais au stade de fonctionnalité supportée en environnement de production.
Des avancées majeures qui devront attendre
On peut difficilement en dire autant de l’initiative CVP, pour Client Virtualization Platform. Cet hyperviseur de type 1 pour poste de travail doit venir compléter l’offre View et tirer notamment partie de la technologie vPro d’Intel pour le volet administration. Une réponse de VMware à l’alliance entre Citrix et Intel pour le développement d’un hyperviseur de type 1 basé sur Xen. Mais, comme dans le cas de Citrix, CVP devra attendre courant 2010, indique Carole Manuali.
La fonctionnalité Offline Desktop, qui doit répondre à la problématique de l’utilisation des machines virtuelles en mode déconnecté, introduite avec View 3 en décembre 2008, continue de se contenter d’un support « expérimental. » Plus surprenant encore, Windows 7, en tant que système d’exploitation pour les machines virtuelles, hérite du même traitement. Pour VMware, ce support « expérimental » doit surtout permettre aux entreprises de « réduire le coût et la complexité associés à la migration des postes de travail vers Windows 7. » Mais de manière expérimentale donc, pour le moment. Une limitation dont on peut trouver une explication dans l’analyse de Carole Manuali sur le lancement du nouvel OS client de Microsoft : pour elle, « la virtualisation du poste de travail évolue très vite ; nous étendons ses scénarios d’usage. Et aujourd’hui, quitte à investir, les DSI préfèrent le faire dans quelque chose qui va vite. » Bref, les DSI préfèreraient miser sur la virtualisation, plutôt que sur le changement de leur OS client.
Enfin, de son côté, l'outil facilitant les déploiements industriels ThinApp (hérité du rachat de Thinstall par VMware) n’évolue pas : il reste en version 4.0 – lancée en juin 2008 –, proposé de manière intégrée dans l’édition Premier de View 4 ou comme produit indépendant.
Les clones liés réservés à l'offre Premier
Pour View 4, VMware a choisi de maintenir une politique tarifaire basée sur le nombre d’utilisateurs simultanés. En version Entreprise, View 4 est ainsi proposé à partir de 150 $ par utilisateur simultané. La version Premier est quant à elle disponible à partir 250 $/utilisateur. Cette édition donne notamment accès au mode déconnecté ainsi qu’à View Composer, l’outil qui permet de construire des images de postes de travail virtuels en profitant de la technologie des clones liés pour réduire les besoins en ressources de stockage (les images effectivement utilisées ne contiennent pas l’image maître, mais uniquement les éléments ajoutés ou modifiés par l’utilisateur). ThinApp est également intégré dans la solution.