Microsoft Tech Ed Europe 2009 : un keynote sauvé par le lancement d'Exchange 2010
Alors que les Berlinois fêtaient le 20e anniversaire de la chute du mur, un Stephen Elop en mal d'inspiration délivrait un keynote poussif à Tech Ed 2009. La prestation du patron de la division business de Microsoft a finalement été sauvé par le lancement sur scène d'Exchange 2010, la nouvelle mouture du serveur de messagerie de l'éditeur.
Microsoft Tech Ed 2009, la grand messe des utilisateurs et développeurs Microsoft a ouvert ses portes lundi 9 novembre à Berlin sur un nouveau record de fréquentation : plus de 7 200 participants. Alors que la capitale allemande célébrait joyeusement le 20e anniversaire de la chute du Mur, les participants de Tech Ed ont pu assister à un discours d’ouverture (keynote) un tantinet surréaliste de Stephen Elop, le patron de la division business de Microsoft.
Stephen Elop, patron de la division business prêchant en faveur d'une nouvelle efficacité. |
Prêchant pour ce que Microsoft appelle la nécessaire adaptation au « new normal », littéralement la nouvelle « normalité », Elop a expliqué que la crise force les entreprises à adopter de nouvelles technologies à même de les aider à réduire leurs coûts tout en leur permettant de doper leur productivité et de continuer à innover. Ce que l’éditeur appelle la « new efficiency» (la nouvelle efficience) n’a, c’est le moins que l’on puisse dire, pas soulevé l’enthousiasme des DSI et informaticiens présents, confrontés depuis déjà plusieurs années à des exigences parfois déraisonnables de réduction de coûts et à des slogans évocateurs comme le fameux « faire plus avec moins ».
Un keynote sans relief sauvé par la démonstration d’Exchange 2010
Sans surprise la solution de Stephen Elop pour aider les entreprises dans leur marche vers le « new normal » réside dans l’adoption de Windows Server 2008 R2, de Windows 7 et de la cohorte de produits serveurs et clients que l’éditeur entend décliner dans les semaines et mois à venir. Appuyé par des petites vidéos se voulant humoristiques, Elop s’est laborieusement efforcé de mettre en avant Windows Server 2008 R2, Exchange et autre Forefront, mais a largement fait face à l’incrédulité du public face à un argumentaire plat et à une série de vidéos calamiteuses censées mettre en lumière le rêve des informaticiens (les plus entreprenants de nos lecteurs pourront se faire leur propre idée en se connectant sur l’archive vidéo du keynote d’Elop aux marqueurs temporels suivant : 13 mn et 45 s, 31 mn et 50 s et 54 mn et 30 s). « You are a tough public» (vous êtes un public difficile), s’est finalement exclamé Elop alors que de nombreux spectateurs quittaient l’auditorium.
Julia White montre la migration en quelques clics d'une boîte mail de Exchange 2007 vers la version 2010. |
Finalement son keynote aura été sauvé par l’arrivée sur scène de Robert Wahbe, le vice-président de la division serveur, et de Julia White la directrice produit Exchange, dont la version 2010 a officiellement été lancée à Berlin. Cette dernière a fait la démonstration des principales nouveautés apportées par Exchange 2010, en se concentrant notamment sur les bénéfices en production et pour les utilisateurs de la nouvelle version du serveur de messagerie. Ce qui a singulièrement réhaussé l’attention du public. White a notamment montré les fonctionnalités de migration des boites mail de Exchange 2007 vers la version 2010, mais aussi présenté quelques unes des nouvelles fonctions du nouveau serveur de messagerie comme les « mailtips », le support multi-navigateurs et multiplates-formes du client web OWA (Outlook Web App) ou les nouvelles fonctions de filtrage de messages et de réorganisation de discussions dans Outlook 2010.
Exchange 2010 : soulager des utilisateurs noyés sous les messages
Les « mailtips » permettent lors de l’envoi d’un message de signaler à son auteur que le destinataire est absent, ou d’éviter des erreurs comme l’envoi en masse d’un courrier à une liste de 5 000 utilisateurs ou à toute la société. Une erreur de ce type étant vite arrivée, une petite fenêtre apparaît juste au dessus du champ d’adresse avec un avertissement du type « votre correspondant est hors du bureau, voulez-vous vraiment lui envoyer ce message » ou comme « êtes vous vraiment sûr de vouloir envoyer ce message à une liste de 5 000 employés ». Les règles permettant l’élaboration des mailtips sont compilées chaque nuit par le serveur Exchange à partir des politiques définies par l’administrateur, mais aussi à partir d’informations plus contextuelles (comme le réglage des informations « out of the office » par chaque utilisateur).
Soucieux de contrer le caractère multiplates-formes de Notes/Domino, Microsoft met aussi en avant l’arrivée prochaine d’un vrai client Outlook pour Mac (dans la prochaine mouture d’Office Mac), mais aussi le support des des navigateurs Safari (sur Windows et Mac OS X) et Firefox (sous Linux, Windows et Mac OS X) via son nouveau client Web (ce support à été illustré par White sur scène avec une démonstration d’OWA dans Firefox pour Windows).
Des fonctions intégrées d’archivage qui doivent encore s’enrichir
Il est à noter qu’Exchange 2010 arrive aussi avec des fonctions intéressantes d’archivage et de « e-discovery », fonctions pour l’instant présentées comme complémentaires des systèmes d’archivage tiers comme ceux d’EMC, Symantec ou Mimosa. Mais Microsoft ne fait pas mystère de son intention de doper à terme ces fonctions. L’éditeur a notamment évoqué à Berlin l’arrivée dans une version future d’un système permettant de gérer les classes de stockage dans Exchange. L’idée est que l’administrateur pourra définir des règles d’archivage permettant de stocker les messages « anciens » dans une seconde base Exchange positionnée sur un espace de stockage moins coûteux que la base primaire. Exchange gérera ces deux bases de façon transparente, en préservant notamment pour les utilisateurs finaux l’ensemble des capacités de recherche ou de manipulation de messages,. Autant de fonctions que les systèmes d’archivage tiers tentent plus ou moins de répliquer dans des interfaces web, mais hors de l’interface traditionnelle d’Outlook.
Pour Microsoft, l’un des bénéfices de l’archivage intégré à Exchange devrait être la possibilité pour les administrateurs d’offrir à leurs utilisateurs des tailles de boîtes aux lettres plus conséquentes. Comme l’explique d’ailleurs Ian Hameroff, le directeur technique d’Exchange, que nous avons interrogé à Tech Ed, il devient délicat d’expliquer aux utilisateurs que leur boîte mail d’entreprise à une capacité dix fois inférieure à ce qu’il peuvent avoir gratuitement sur Internet, surtout dans un contexte où le volume de courrier dans les entreprises continue à croître de façon exponentielle
Notons enfin que Microsoft promet une amélioration sensible des performances avec Exchange 2010. Selon l’éditeur, le nombre d’entrées / sorties par seconde consommées par le serveur a été réduit de 70 %, ce qui devrait notamment permettre de dimensionner de façon moins agressive les systèmes de stockage nécessaires pour faire fonctionner le serveur de messagerie.
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