Top 500 des supercalculateurs : l'AMD Opteron truste le podium, le premier Français 28ème

Le 34ème classement Top500 des supercalculateurs mondiaux confirme la domination américaine sur la discipline. Jaguar, le dernier né du département de l'énergie à Oak Ridge, s'empare de la tête du classement jusqu'alors détenue par Roadrunner, le premier cluster pétaflopique des laboratoires de Los Alamos. Dans un classement peuplé de clusters à base de puces Intel, AMD tire son épingle du jeu en logeant trois supercalculateurs Opteron sur le podium. Le premier Français est 28ème.

La 34ème édition du classement semestriel des supercalculateurs mondiaux, le Top 500, est parue aujourd'hui à l'occasion de l'ouverture du salon Supercomputing 2009 à Portland, dans l'Oregon.

Cette dernière édition est marquée par l'arrivée à la tête du classement mondial du supercalculateur Jaguar des laboratoires d'Oak Ridge (département US de l'énergie), un cluster de calcul comprenant 224 162 coeurs x86, assemblé par Cray à base de noeuds XT5 motorisés par des puces AMD Opteron Istanbul à 2,6 GHz. Avec un résultat de 1,75 PFlops au benchmark LinPack, ce cluster détrône le premier calculateur à avoir franchi la barre du petaflop, le système RoadRunner de Los Alamos, désormais classé confidentiel défense, et ses 1,04 PFlops.

Kraken, un autre cluster Cray XT5 (98 928 coeurs), conçu pour l'institut national des sciences informatiques de l'Université du Tennessee, se classe au troisième rang mondial avec 832 TFlops. Le podium est une marque de reconnaissance pour les puces AMD qui motorisent désormais les trois plus performants clusters mondiaux. Au 4ème rang mondial suit le système BlueGene/P du centre de recherche de Juelich, en Allemagne, avec 825,5 TFlops, suivi du premier supercalculateur chinois, le TianHe-1 (littérallement la rivière dans le ciel), un cluster assemblé à base de noeuds motorisé par des puces Xeon 5500.

27 supercalculateurs français dans le Top500

En attendant la mise en service du premier supercalculateur petaflopique français, le futur Tera 100 du CEA-DAM, le premier cluster français, le cluster Jade du Cines à Montpellier, se classe au 28ème rang mondial avec 128,4 TFlops. Il abandonne 8 places par rapport au classement précédent, datant de juin dernier.

Jade devance de quatre rangs un autre cluster français, le BlueGene/P de l'Idris et ses 119,31 TFlops. Le premier supercalculateur privé français est le cluster SGI Altix de Total Exploration Production avec 106,1 TFlops, classé 41ème, devant le Frontier2 à base de BlueGene/P d'EDF R&D, classé 49ème. Au total 27 supercalculateurs français figurent dans le Top 500, soit autant que pour l'Allemagne, mais 18 de moins que le Royaume-Uni. Les Etats-Unis continuent quant à eux à écraser le classement avec 277 systèmes figurant au Top 500.

Signalons, pour finir ce tour d'horizon statistique, que 402 clusters sont motorisés par des puces Intel Xeon, 42 par des puces AMD Opteron et 52 par des puces Power ou PowerPC d'IBM.

La course aux 10 Petaflops

La barrière du petaflops ayant été franchie, l'ensemble des constructeurs et des centres de recherche s'efforcent désormais de travailler au franchissement de l'étape suivante, celle des 10 Petaflops. Cette barre est un vrai défi dans la mesure où les supercalculateurs d'aujourd'hui consomment joyeusement entre 2 et 6 MW d'électricité pour parvenir à franchir la barre du Petaflops. La gestion du parallèlisme au déla d'un certain nombre de noeuds commence aussi à devenir un casse-tête, ce qui fait que certains s'intéressent désormais à des noeuds serveurs plus denses ou aux architectures hybrides alliant processeurs traditionnels et processeurs graphiques (GPU) ou accélérateurs.

Roadrunner a d'ailleurs ouvert cette voie avec son architecture hybrique AMD/Cell. Le Chinois TianHe-1 allie lui aussi processeurs x86 et cartes graphiques (en l'occurrence des cartes Radeon HD4870). Le problème est désormais de tirer parti de ces architectures hybrides de façon plus efficace. Ce qui suppose des progrès en matière d'architectures, mais aussi en matière de modèle de programmation et de répartition des tâches. Des questions sur lesquels planchent actuellement de nombreux développeurs et mathématiciens.

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