Cloud : Microsoft Azure prend son envol en misant sur ses liens avec l'écosystème Windows

Microsoft a officiellement inauguré Azure Platform lors de sa conférence développeur PDC 2009. Marquant officiellement l'arrivée de Microsoft dans le déjà encombré marché des fournisseurs d'infrastructure de Cloud Computing. L'éditeur, qui combat désormais face à Amazon, IBM et Sun, mise sur son écosystème Windows et sa base .Net pour que l'infrastructure classique et le Cloud ne fassent qu'un.

Un nuage dans le ciel Californien. Microsoft a officialisé l'envol de sa plate-forme Azure lors de sa conférence 2009 pour les développeurs professionnels (PDC - Professional Developer Conference), qui se déroule à Los Angeles du 17 au 19 novembre 2009. Et apparait enfin officiellement dans le ciel des plates-formes de Cloud Computing, aux côtés d'IBM, Sun ou encore Amazon - qui aujourd'hui mène le marché. Jusqu'alors en version CTP, Azure sera accessible à la production dès janvier et facturée en février (voir le tarif sur le site de Microsoft).

"Le résultat de plus de trois d'efforts Software + Services", explique Ray Ozzie, architecte en chef de Microsoft. C'est aussi lui qui a insufflé le vent des services et du Cloud Computing à Redmond, via son désormais célèbre mémo, alors que Microsoft peinait à amorcer ce virage stratégique et s'exposait à la pression de Google ou Amazon. Azure apparaît comme un aboutissement technique de la stratégie S+S de Microsoft.

Si Ray Ozzie rappelle qu'Azure s'appuie notamment sur un portage des technologies de l'éditeur dans le nuage (comme SQL Azure ou .Net services), Redmond n'est pas venue les mains vides.  Et a notamment mis l'accent sur les outils facilitant la migration des entreprises vers le cloud, qu'elle soit complète ou partielle. Objectif : assurer la convergence des deux mondes, on-premise (c'est-à-dire sur site) et dans le nuage. Chez Microsoft, le nuage est avant tout vu comme le continuum de l'infrastructure aujourd'hui déployée dans les SI.

Profiter de la force de .Net

Illustration première de cette idée : le concept de modèle d'application, poussé par Bob Muglia, président de la division serveurs et outils professionnels de Microsoft. L'idée est de faire "converger sur une unique plate-forme de développement les applications à la fois pour le serveur et pour le Cloud". Un modèle qui capitalise ainsi sur la force de frappe de l'écosystème .NET, qui devient pour le coup, le framework universel. Qu'il s'agisse de déployer sur Azure ou  on-premise. Les développeurs peuvent donc n'écrire qu'un seul code pour plusieurs plates-formes, ce qui qui fluidifie les déploiements.

Un point où Microsoft pourrait faire la différence. Par rapport à Amazon notamment, qui en tant que fournisseur pure-player de Paas (Platform-as-a-service) ne peut pas miser sur un pendant on-premise, comme Microsoft avec Windows Server 2008 R2. Pour répondre à cette problématique, Amazon a, quelques jours avant la PDC 2009, inauguré un SDK (kit de développement) .NET pour sa plate-forme. Une façon de contrer l'offensive de Microsoft auprès de ses développeurs, qui seront tentés de voir en Azure la plate-forme naturelle pour leurs travaux.

Des machines virtuelles qui s'élèvent

Autre élément de convergence, l'annonce du support des machines virtuelles de Windows Server 2008 dans Azure. Histoire de gommer un peu plus les frontières entre les deux mondes.

Enfin dernier exemple apporté à la PDC par Microsoft, l'annonce de la bêta 1 (version finale prévue en 2010) de Windows Server AppFabric, un ensemble de services applicatifs qui doit faciliter le déploiement et la gestion des applications, à la fois on-premise et sur Azure. En gros, l'idée est de fournir un brique commune aux deux mondes afin de faciliter la migration vers le Cloud.

Si l'arsenal mis en place par le premier éditeur mondial est impressionant sur le papier, bien des questions restent en suspens, comme le signale Jean-Michel Laurenti, qui dirige les développements .NET chez Amadeus, un fournisseur de solutions pour les industries du tourisme et du voyage, en visite à la PDC 2009. Notamment au niveaux des performances, comme il l'indique dans la vidéo ci-dessous.



Il reste également des interrogations au niveau du respect de la législation sur les données et au niveau du SLA (Service Level Agreement, accord sur les niveaux de service). Des points sur lesquels Microsoft est resté assez flou. Si l'éditeur affirme avoir déployé un réseau de datacenters à travers le monde (dont deux en Europe, à Dublin et Amsterdam), rien ne formalise aujourd'hui les politiques de conformité. "Nous donnons le choix aux utilisateurs de l'emplacement du datacenter où seront hébergées et répliquées leurs données", explique timidement un responsable de la firme.

Notons qu'Amazon, quant à lui, a lancé une régionalisation de ses services pour notamment répondre aux différentes réglementations sur les données - qui doivent être stockées sur le territoire de l'Union pour la loi européenne.

Autre grief, si Azure laisse la part belle au développement rapide, en plaçant notamment le développeur au centre de la prise de décision, quand est-il des grands comptes dont les départements très cloisonnés (Business /IT) ne favorisent pas les prises de décision rapide, rappelle encore Jean-Michel Laurenti, qui voit en Azure une plate-forme pour les petites entreprises dont les employés sont multi-tâches. Microsoft a jusqu'à février pour éclaircir ces points.

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