Face aux référencements des grands comptes : Inop's veut redonner une chance aux "petites" SSII
Massifier les prestations tout en n'écartant pas les PME des services, où résident souvent les compétences pointues. C'est à cette quadrature du cercle que s'attaque Inop's, une start-up fondée par des anciens managers de grandes SSII. La société se pose en tiers de confiance et en fournisseur de services (pour industrialiser la démarche des PME) entre grands comptes et petites SSII.
Se poser en tiers de confiance entre des grands comptes, qui tentent de massifier leurs achats de prestations de services, et des petites SSII spécialistes, souvent éjectées des référencements effectués par ces grandes sociétés. Créé en juin dernier par cinq managers de grandes SSII (Capgemini, Sogeti, Atos-Origin notamment), la plate-forme de services Inop's vise à offrir un canal de relation directe entre ces deux catégories d'acteurs, entre lesquelles s'immiscent aujourd'hui les grands prestataires via le mécanisme du référencement.
"Car, dans les faits, après le référencement, les grands prestataires font appel à ces PME spécialistes, mais en prélevant 20 à 30 points de marge et même plus sur des profils de haut niveau, explique Laurent Lévy, fondateur et président d'Inop's. Pour les grands comptes, notre plate-forme évite ce système d'accumulation de marges et leur permet de sortir d'un système assez opaque". Selon lui, les directions achat, pourtant à l'origine de ces politiques de référencement, chercheraient aujourd'hui à en combattre les effets pervers, pour retrouver plus de transparence et un rôle de prescripteur dans l'organisation, tout en restant compatible avec la démarche de "massification" des prestations.
Un label pour les PME des services
Une quadrature du cercle que tente de résoudre Inop's en se posant en intermédiaire (prélevant 9 % du chiffre d'affaires qu'il amène à ses adhérents, les PME des services). Avec, d'un côté, un rôle de guichet unique auprès des grands comptes fournissant des garanties en termes d'assurance (jusqu'à 30 millions d'euros de garantie, selon Laurent Lévy), de facturation et de suivi juridique mais aussi opérationnel. Côté PME, Inop's joue le rôle d'organisme de labellisation. "Notre pacte adhérent comprend 80 engagements, explique Laurent Lévy. Les PME doivent notamment accepter les règles du jeu en fonctionnement industriel, notamment le suivi de la qualité des prestations fournies via des tableaux de bord intégrés à notre plate-forme". Les PME sont également évaluées par Inop's afin de cartographier leurs compétences, même s'il ne s'agit que d'un processus déclaratif.
La start-up, 8 personnes à ce jour, s'est organisée pour couvrir les relations avec les différents intervenants qu'elle met en relation, avec des responsables de comptes (chargés de gérer la relation avec les donneurs d'ordre), des responsables opérationnels (chargés de veiller à la qualité des prestations) et des responsables "channel" (qui supervisent la relation avec les PME). A ce jour, 40 acteurs spécialistes du monde des services sont en cours de labellisation, représentant 3 000 experts en France, selon Laurent Lévy. Ce dernier vise 5 000 spécialistes au cours du premier semestre 2010. Côté donneurs d'ordre, cinq grands comptes sont en train de finaliser leur contrat. Laurent Lévy prévoit de démarrer la production dès décembre avec une montée en charge en janvier prochain.