6 % des informaticiens sont au chômage en octobre 2009
Le nombre de demandeurs d’emploi continue de progresser en France et les informaticiens sont de plus en plus nombreux au chômage. 1 000 de plus en octobre. Si la crise n’est finalement pas aussi violente pour la profession que celle de 2003, elle pourrait avoir des conséquences plus funestes à long terme et déboucher sur un taux de chômage plancher élevé du fait de la mollesse de la reprise, des perspectives limitées sur les recrutements et du développement de l’offshore.
Avec 1 000 inscrits supplémentaires au chômage selon les derniers chiffres de la Dares, les informaticiens étaient 29 900 à être sans emploi en octobre 2009, soit 6 % de l’ensemble de la profession (*). La croissance mensuelle dépasse toujours les 3 % et nous devrions donc finir l’année avec plus de 30 000 informaticiens au chômage. Une première depuis février 2006, au moment ou le secteur commençait à se remettre de l’explosion de la bulle Internet du début des années 2000. Pour mémoire, entre juillet 2002 et février 2006, le nombre d’informaticiens au chômage a dépassé en permanence les 30 000 avec un pic à 48 400, au plus fort de la crise, en octobre 2003.
Le risque d’un nouveau niveau plancher… beaucoup plus élevés
Si les prévisions d'une reprise « molle » au premier semestre 2010 devaient être validées, on peut donc estimer que la crise actuelle aura été moins violente pour le secteur que la précédente, épisode où il était au cœur de la tourmente. Reste que l’inquiétude peut surtout venir du rebond. Là où, entre mars 2006 et juin 2008, le chômage avait fortement baissé, avec un seuil de 17 000 chômeurs - jugé difficilement compressible - à la fin de cette période, plusieurs éléments plaident cette fois pour le maintien durant de long mois d'un niveau élevé dans la profession - supérieur à 30 000 demandeurs d’emploi.
Deux éléments devraient contribuer à cette stagnation du nombre d’informaticiens au chômage. D’abord la reprise, si elle se confirme, sera indigente. Ensuite, le développement de l'offshore, que le marché français a apprivoisé avec retard par rapport aux Etats-Unis ou à l'Angleterre, et qu'il apprivoise surtout dans un contexte de récession ou de croissance molle. Certes, en 2009, sa croissance s’est légèrement ralentie, mais à un niveau tout de même supérieur à 30 %. Pour 2009, Frédéric Giron, directeur des études de Pierre Audoin Consultants, évalue d'ailleurs la part de l'offshore "entre 6 et 7 %" du marché des services informatiques en volume de chiffres d’affaires. Il y a tout juste un an, nous évoquions déjà la bombe sociale à mèche lente que représentait l’offshore pour le secteur. 2010 pourrait bien confirmer ces tendances avec un chômage qui se développe lentement ou – au mieux – qui stagne, et une reprise faible en valeur profitant aux activités délocalisées en Inde, dans les pays d’Europe de l’Est et au Maghreb.
Des prévisions de recrutements en net recul
La dernière étude publiée par l’Apec ne dit pas autre chose. Elle prévoit, concernant les recrutements de cadres, que la fonction informatique ne représentera en France que 10 % des embauches sur la période juillet 2009/ juin 2010 contre 13 % entre juillet 2008 et juin 2009. Durant les exercices précédents, la part de la fonction informatique était supérieure à 20 %.
(*) Selon Syntec Informatique, 280 000 informaticiens dépendent de la branche éditeurs et sociétés de services informatique ; on estime également à 220 000 le nombre d’informaticiens en entreprises utilisatrices.