Risc Group : Gérard Guillot, président de la SSII, défend l'entrée au capital de STS
Construire la confiance. A moins qu’il ne s’agisse de la restaurer. Voici la logique dans laquelle semble d’être lancé Gérard Guillot, président de Risc Group, à quelques semaines de l’assemblée générale des actionnaires la SSII. Une assemblée générale qui doit valider l’entrée au capital de STS comme actionnaire de référence. Un projet contre lequel des voix ont commencé à s’élever.
Pas question de laisser échouer l’entrée programmée de STS au capital de Risc Group (via une augmentation de capital réservée pour un montant de 10,8 M€, à l’issue de laquelle STS doit détenir près de 30 % du capital de Risc). Cette dernière s’est ainsi récemment associé les services d’une entreprise spécialiste des relations publiques pour gérer sa communication autour de l’opération. C’est Gérard Guillot, président de Risc Group, qui assure lui-même la promotion de l’opération : l’agence de relation publique mandatée par la SSII se propose d’organiser les entretiens téléphoniques pour « répondre à toutes questions […] Quels sont les enjeux de cette opération ? Quelles sont les synergies avec STS ? Quelles nouvelles potentialités financières ? Quel est l’avenir de Risc Group ? » Un site Web dédié à la promotion du rapprochement a même été mis en place pour l’occasion.
Une guerre de tranchées
Il faut dire que l’échéance se rapproche : les actionnaires sont appelés à se prononcer, en assemblée générale, le 18 décembre prochain. Pas question, donc, de laisser un grain de sel gripper la machine. Ce grain de sel, ce pourrait être AARisc, une association d’actionnaires minoritaires fondée en septembre dernier par l’un d’entre eux, Benjamin Vial. Pour lui, le projet doit notamment permettre à STS « d’obtenir mécaniquement le quorum aux assemblées générales et la majorité au conseil d’administration. » Un conseil dont les portes lui restent désespérément fermées : AARisc revendiquait, mi-novembre, une vingtaine d’adhérents pour au moins 2 % du capital de la SSII. Un chiffre encore faible pour se faire entendre. Lors d’un entretien téléphonique avec la rédaction, Gérard Guillot contestait la notion même de minoritaires au sein de l’actionnariat de Risc Group : « qui sont les minoritaires ? Je ne vois personne avec 4 % ou 5 % de droits de vote. » Et de relever que l’actionnariat de la SSII est extrêmement fragmenté : « on a 9 000 actionnaires. Mais leur unité est impossible ; cela constitue une faiblesse. » Une faiblesse à laquelle l’entrée au capital de STS comme actionnaire de référence doit donc remédier : « cette entreprise a besoin de stabilité dans sa gouvernance. » Du coup, si Gérard Guillot craint que certains actionnaires ne se laissent « orienter vers d’autres voies » hasardeuses ou « pensent que Risc Group s’aliène un peu de sa liberté », il s’inquiète surtout du fait que « des actionnaires [sans désigner qui que ce soit, NDLR] puissent craindre une perte de volatilité du titre sur le marché. »
Bernard Calvignac, homme d’affaires aux multiples facettes
Le président de la SSII tient à défendre un projet à la fois nécessaire financièrement pour Risc Group, et solide sur le plan industriel. Rappelant que les actionnaires « demandent depuis 4 ans que l’on s’adosse à un partenaire » financièrement solide, il indique avoir « sollicité plusieurs établissements financiers et banques d’affaires à Paris. » Mais au bout de « 14 contacts de présentation », STS est apparu comme « celui présentant les meilleures garanties pour devenir actionnaire de référence. » Et de présenter la direction de STS comme « des managers qui engagent leur argent […] pas des financiers. » Certes, Bernard Calvignac, Pdg de STS Group, fut manager chez ECS et co-fondateur d’Econocom, notamment. Mais son profil a tout de même les airs de celui d’un investisseur. Bernard Calvignac dirige ainsi le fonds d’investissement Compulease au Luxembourg, via lequel il a pris le contrôle du club de football d’Istres en 2007. Il en préside depuis le conseil de surveillance, de même que celui du club de rugby Marseille-Vitrolles. Il aurait aussi « massivement investi » dans la résidence sénior de luxe La Belle Vie, à Cornillon Confoux, dans les Bouches du Rhône. Avec deux des autres fondateurs de STS Group, Henry Crémadès et James Cohen, Bernard Calvignac a également créé, fin 2008, Foot National, une régie publicitaire.
Sur le site Web consacré à l’opération Risc-STS, la rubrique des questions/réponses ne manque pas d’aborder le sujet, expliquant que les participations de Bernard Calvignac, via son fonds d’investissement, « dans le sport et l’hôtellerie sont gérées par des professionnels de ces métiers. En revanche, de par son expérience, il est complètement opérationnel dans tout ce qui touche à l’informatique, et particulièrement dans STS. Il s’impliquera totalement dans la gestion de Risc Group. »
Risc Group, éditeur et véhicule commercial
Un Risc Group dans lequel la direction de STS trouve un double intérêt : sa solution de sauvegarde à distance Backupia et sa base installée. De fait, selon Gérard Guillot, Risc Group pourrait développer une activité d’éditeur « à destination des TPE/PME en Europe » d’ici deux ans. Une activité visant notamment la solution Backupia.
La base installée de la SSII – 21 000 « Risc Box » – servirait quant à elle à STS à « pousser » ses solutions de « mise en œuvre d’un véritable environnement de confiance numérique », lesquelles incluent « l’archivage à valeur probatoire, les échanges et transactions à valeur probante, la mise en place de chaînes de certification à valeur probante », etc. Bref, tout une série d’outils destinés à permettre aux entreprises de certifier leurs données et à leur conférer une valeur probante. Un ensemble qui ne manque pas d’une certaine complémentarité avec les outils de sauvegarde de Risc Group.