Infrastructure réseau : HP s’attaque frontalement à Cisco
Alors que HP a racheté 3Com fin 2009, c’est avec le lancement de l’architecture FlexNetwork, cette semaine, qu’il semble véritablement enfiler son costume de concurrent de Cisco. Avec une initiative ambitieuse et un discours techniquement agressif.
HP vient de présenter la couche réseau de son initiative Converged Infrastructure : FlexNetwork. Cette dernière architecture a un objectif : unifier les réseaux des entreprises, depuis le centre de calculs jusqu’aux implantations distantes en offrant notamment une couche d’administration commune à l’ensemble. Mais il ne s’agit pas uniquement d’administrer; les ambitions de FlexNetwork sont plus grandes. Matinée de découverte automatique des équipements connectés au réseau via des protocoles standards, l’architecture vise à assurer l’automatisation de leur raccordement au bon réseau virtuel suivant l’architecture logique définie par l’entreprise. Le tout en appliquant les règles de contrôle des accès et de gestion des identités définies par les administrateurs. Mieux, une prochaine version de l’outil d’administration de HP pour FlexNetwork supportera HP Virtual Connect pour permettre d’automatiser la création des profils serveurs sur les lames du constructeur.
Au coeur de FlexNetwork, on trouve quatre couches : FlexFabric, qui doit assurer la convergence des ressources réseau, stockage et serveur de l’infrastructure; FlexCampus, qui vise à assurer la sécurité et la qualité de service sur la partie accès du réseau; FlexBranch, qui doit permettre d’étendre l’administration et la sécurité du réseau aux succursales, et FlexManagement pour l’administration.
Attaquer Cisco...
Pour le lancement de FlexNetwork, HP met l’accès sur l’ouverture et le support de standards industriels, dont OSPFv2 et v3, pour mieux égratigner Cisco au passage, avec son EIGRP. Mais HP ne s’en prend pas qu’à Cisco : dans un communiqué, il revendique le support de plus de 2 600 équipements réseau de 35 équipementiers différents pour la couche logicielle d’administration de son architecture, HP Intelligent Management Center. De quoi inviter à migrer «en maîtrisant le risque ». Et de souligner malgré tout au passage que, parmi tous ces équipements, un millier est signé Cisco. Et quitte à enfoncer le clou, HP précise qu’administrer les équipements réseau de son concurrent «peut nécessiter 30 outils séparés pour les réseaux des centres de calcul, campus et succursales ». Reste que l’outil se veut particulièrement complet avec la découverte automatique des machines et commutateurs réseau virtuels ainsi que de leurs dépendances avec les équipements physiques - sans que ne soient détaillés les hyperviseurs supportés.
...avec les fruits du rachat de 3Com
Pour lancer concrètement FlexNetwork, HP mise notamment sur le commutateur de coeur de réseau A10500, un produit issu du rachat de 3Com, en 2010, et dont la matrice de commutation supporte jusqu’à 2,56 Tbps de bande passante. Ce commutateur est présenté par HP comme proposant une latence de 3 ms, «75 % de moins qu’un Catalyst 6509 de Cisco», et 128 ports 10 Gigabit Ethernet à plein débit. Des extensions doivent permettre de l’ouvrir aux liens 100 Gigabit. Tout à sa diatribe anti-Cisco, HP présente aussi de nouvelles cartes plus performantes pour ses commutateurs E5400 et E8200 et deux points d’accès sans fil - les E-MSM460 et E-MSM466 -, capables de supporter 15 flux vidéos HD en parallèle.
Mais le groupe va plus loin dans la mise à profit de l’acquisition de 3Com en associant au lancement de FlexNetwork l’appliance IPS TippingPoint S6100N, taillée pour sécuriser les environnements virtualisés.
Au final, s'il était évident, depuis la fin 2009, que HP saisissait l’opportunité du rachat de 3Com pour se positionner en challenger de Cisco, l’annonce de l’architecture FlexNetwork donne un nouveau visage à un affrontement qui semble parti pour être sans merci : cette architecture de HP semble répondre directement à l’offensive «Borderless Network» de Cisco.