France Télécom : les salariés actionnaires veulent un dividende réduit
La direction de France Télécom a promis de maintenir le dividende versé en 2011 et 2012 à son niveau de 2009 et 2010, soit 1,40 euros, ce qui correspond grosso modo à un rendement de 9% pour 2010.
Une manne pour l'actionnaire principal de l'opérateur (26,97% des parts), l'Etat, toujours à la recherche d'argent frais et qui, dit-on, serait à l'origine de cette décision. Celle-ci vient d'être contestée par un autre actionnaire important de l'opérateur : les salariés, qui détiennent 4,61% du capital à travers les fonds d'épargne salariale.
Selon eux, l'opérateur puiserait dans le report à nouveau (partie des bénéfices non affectée au cours des années précédentes) pour verser un dividende supérieur au bénéfice courant. Un trésor de guerre qui, estiment-ils devrait être incorporé à la réserve et non « dilapidé ».
« Qu’adviendra-t-il si les bénéfices 2011 et 2012 sont insuffisants pour financer le dividende, toujours promis à 1,40 euro pour ces prochains exercices ? Et quelles sont les marges de manoeuvre de l’entreprise pour financer son développement, qu’il s’agisse des réseaux, de linternational, ou encore de nouveaux services ou contenus pertinents pour rester dans la course d’un secteur d’activité en croissance et en évolution rapide ? », peut-on lire dans un communiqué publié par la CFE-CGC/UNSA et l'ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat des Salariés de France Télécom-Orange) .
Les signataires du texte estiment ce dividende d'autant plus injustifié que, toujours selon eux, les résultats ont été surévalués. « Les réévaluations liées aux acquisitions, cessions et changements de périmètres enjolivent artificiellement les comptes consolidés, alors que l’exercice 2010 est en réalité équivalent à celui de 2009 », écrivent-ils.
L'ensemble des représentants du personnel, toutes tendances confondues (une première dans l'histoire de l'opérateur), a donc demandé qu'une résolution visant à réduire le dividende à 1 euro par action soit mise au vote lors de l'assemblée générale qui se tient ce 7 juin. Une proposition rejetée par la direction de France Télécom qui dispose d'un droit de veto au conseil de surveillance des fonds d’épargne salariale de l'opérateur.
Les salariés voteront donc contre le dividende à 1,40 euros. Ce seront sans doute les seuls actionnaires de l'opérateur historique à se prononcer pour une réduction de leurs bénéfices... à court terme.
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