Apple se convertit à son tour au Cloud Computing
Apple vient de profiter de l’ouverture de sa conférence développeurs annuelle pour présenter les prochaines versions de ses systèmes d’exploitation clients, Mac OS X et iOS. Deux systèmes qui font la part belle aux interactions gestuelles. Normal pour le second mais plus inhabituel pour le premier. En outre, tous deux marquent l’entrée de plain pied d’Apple dans le Cloud Computing, mais avec une approche résolument grand publique plutôt aboutie et proche de certaines logiques d’entreprise.
Sans surprise, c’est encore concentré sur le grand public qu’Apple a ouvert sa conférence développeurs annuelle, la WWDC, qui se déroule cette semaine à San Francisco. Au programme de l’événement, Mac OS X Lion et iOS 5. Le premier, destiné aux Mac, avait déjà été présenté, dans ses grandes lignes par Apple. Très fortement inspiré d’iOS, le système d’exploitation de la firme pour ses terminaux tactiles, Lion fait la part belle aux interactions gestuelles. Sur les ordinateurs portables d’Apple, dotés depuis longtemps d’un vaste trackpad multi-points, Lion devrait donner tout son potentiel. Avec des machines de bureau, les habitudes liées à la souris, bien ancrées, devraient freiner l’adoption d’un trackpad qui semble pourtant plus adapté au nouvel opus de Mac OS X. Mais avec son lanceur d’applications, son mode d’exécution plein écran, sa boutique applicative en ligne et son système de sauvegarde d’état des applications à la fermeture, Lion emprunte beaucoup à iOS, jusqu’à la sauvegarde automatique et transparente des documents ouverts.
Les emprunts ne sont pas à sens unique. iOS 5 se dote notamment d’un système propre de messagerie écrite qui ne va pas sans rappeler l’iChat de Mac OS X et vient en tout cas compléter FaceTime, le système de visiophonie de la marque. La version mobile du navigateur Web d’Apple, Safari, se dote encore d’un système d’onglet comparable à celui que l’on trouve sur la version Mac OS X/Windows, et d’un système de sauvegarde de pages Web allégées pour lecture en mode déconnecté, à la Instapaper. Mais iOS 5 comporte de nombreuses autres nouveautés, à commencer par un système de gestion des notifications des applications renouvelé, d’un autre, pour la gestion des tâches, également revu et enrichi du support des données de géolocalisation. A cela, on peut ajouter encore l’intégration de Twitter et, enfin, la disparition de l’impératif d’activation du terminal avec un PC ou un Mac, de même que celui de synchronisation par câble USB : celle-ci pourra désormais se faire par WiFi.
ICloud, un point de convergence
Surtout, iOS 5 et Mac OS X Lion vont trouver en iCloud un point de convergence. Ce service de Cloud Computing en ligne qu’Apple lancera officiellement à l’automne, permettra ce que permet déjà son MobileMe - synchronisation des contacts, agenda et courriers électroniques, entre autres - et bien plus encore : synchronisation des applications, documents et livres entre appareils nomades, lecture de morceaux de musique et de photos en flux, depuis Internet, sans téléchargement. Il permettra même une sauvegarde des terminaux iOS et de leur configuration à la manière de ce que permet Google avec les terminaux Android. Mais là où Apple promet de faire mieux qu’un Google avec son service Music, c’est que l’utilisateur n’aura pas besoin de téléverser sa discothèque intégrale dans le nuage pour en profiter en streaming : un système d’analyse audio l’en dispensera; c’est Apple qui mettra à la disposition de l’utilisateur une copie de son morceau. Le tout pour environ 25 euros par an.
Au final, iCloud s’apparente presque à un embryon de dossier utilisateur déporté à la manière ce que permet de faire la fonctionnalité Portable Home Directory de Mac OS X Server, notamment. Un embryon, certes, mais qui devrait répondre à quelques besoins de base. Surtout, dans un contexte de consumérisation croissante de l’IT, cette nouvelle conversion au Cloud Computing aidera peut-être à démocratiser le concept auprès du grand public et, par ricochet, accélérer son adoption dans les entreprises. Pour des services différents, bien sûr.