La bourse de New York place ses services transactionnels dans le Cloud

La division commerciale de la bourse de New York NYSE Technologies placera sur le marché, à partir du 1er juillet, une plate-forme Cloud de ses services. La première pour le segment ultra-critique des services financiers.

Le 1er juin dernier, NYSE Technologies, la division commerciale et technologique de la bourse de New York, NYSE EuroNext, a annoncé la première plate-forme Cloud pour le monde des très critiques services financiers. Baptisée Capital Markets Community Platform, cette plate-forme vise notamment à exposer les services proposés par l'opérateur technologique de la bourse américaine et de les proposer, à la chaîne des intermédiaires financiers, sous forme de services dans les nuages, consommables et facturés à la demande.

Cette plate-forme a été notamment développée en collaboration avec EMC, qui prendra donc en charge la dimension stockage, et VMware qui contrôlera la dimension infrastructure. Capital Markets Community Platform repose sur vSphere, vCloud Director et VMware vShield (pour la sécurité ), côté infrastructure, et les plates-formes de stockage unifiées VNX d'EMC, pour le stockage. L'idée est donc de proposer aux traders des services cloud permettant de monter rapidement des VM donnant accès aux services clé de trading et de gestion des transactions. Seront ainsi exposés SuperfeedSM, Risk Management Gateway (RMG),  Managed Services Hub, et enfin le réseau Liquidity Center Network. En clair - et respectivement -  un accès ultra-rapide (de l'ordre de la mili-seconde, selon NYSE) aux flux des marchés, une plate-forme Web intégrée et gérée des services clés du groupe (connectivité, exécutions d'ordre, informations sur le marché, …), une passerelle de gestion des risques à faible latence et un réseau international de transactions. La plate-forme sera ouverte dès le 1er juillet prochain.

L'enjeu de la faible latence des transactions

Outre l'approche cloud, l'un des points clés de cette plate-forme est qu'elle s'adosse également au réseau de transactions financières et boursières, le SFTI (Secure Financial Transaction Infrastructure). Déployée en 2002, cette infrastructure de communications permet de connecter les plates-formes de marché mondiales et les fournisseurs de services financiers via un réseau à très faible latence, explique NYSE Technologies. Bref si l'on en croit les clients qui ont participé à un programme de test de la plate-forme (comme Pico Trading, un broker), cette approche Cloud contribue bien sûr à réduire les coûts, mais - plus intéressant - à accélérer l'accès aux services. "Un des principaux avantages de cette approche pour les acteurs concernés est celui de la latence : les applications des clients étant hébergées au cœur des centres de production de NYSE Euronext, elles ont la garantie des meilleurs délais de distribution des informations et des ordres, qui constituent un des enjeux majeurs des automates de trading actuels", explique Patrice Bernard, consultant chez Conix Consulting, un cabinet de conseil spécialisé dans l'évolution du SI. En clair, adresser la problématique clé de la latence.

Rappelons toutefois qu'en mai 2010, c'est justement le trading automatique à haute fréquence - qui gère les passages d'ordre en fonction de règles dans des temps ultra courts -  qui avait en partie été pointé du doigt lors d'une chute surprise de certaines cotations à la bourse de New York.


Pourtant, en embarquant des services financiers transactionnels dans les nuages, NYSE Technologies livre un message à un marché et à des entreprises, aujourd'hui peu enclins à adopter le cloud pour des raisons de sécurité. Il s'agit d'un "élément charnière dans l'acceptation du Cloud IT",  souligne le cabinet d'analyse américain Saugatuck Technology, qui explique considérer cette stratégie du NYSE Technologies, comme "une approbation de la réalité du marché et des avantages stratégiques que peut offrir le Cloud". "La mise à disposition du NYSE Cloud est un exemple de la validité et du degré de confiance du Cloud IT auprès des acheteurs et utilisateurs de l'un des segments les plus critiques, reposant sur des transactions de données les plus rapides au monde."

crédit photo : Anders Brownworth

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