Microsoft : les instances représentatives font barrage au nouveau système de notation
À son tour, Microsoft veut imposer un nouveau système de notation à ses employés français. Les instances représentatives, qui n’ont pas été consultées, craignent l’instauration déguisée de quotas.
Le nouveau système de notation des employés que Microsoft est en train de mettre en place se heurte à l’opposition des instances représentatives du personnel (IRP). Celles-ci viennent de lancer une expertise CHSCT pour en réaliser l’audit et l’affaire pourrait bientôt être portée en justice pour délit d’entrave.
Sur la forme, les IRP reprochent en effet à la direction des ressources humaines de Microsoft France de n’avoir pas respecté la procédure de consultation qui s’impose en pareille situation. Le nouveau système de notation est déjà applicable sans que les instances représentatives aient pu émettre un avis.
Sur le fond, les instances représentatives ont deux griefs principaux. D’abord, elles soulignent que le système arrive en fin d’année fiscale et qu’il est sensé s’appliquer à titre rétroactif. Ensuite, elles craignent que la nouvelle échelle de notation (cinq notes au lieu de trois) ne cache en réalité un système de quotas similaire à celui en vigueur chez HP (mais dont la direction nie la réalité).
En effet, comme l’attestent de nombreux témoignages de salariés, les managers y sont sommés de distribuer un quota de bonnes et de mauvaises notes, ce qui est discriminatoire au regard de la loi française. Plusieurs actions en justice sont d’ailleurs en cours pour faire reconnaître la réalité de cette pratique et la faire interdire.
Les IRP ont obtenu du directeur des ressources humaines un mail garantissant que le système ne s’appliquera pas immédiatement sauf s’il est à l’avantage du salarié. Mais dans la pratique, ils n’ont aucun moyen de contrôler que l’engagement est bien tenu. Prenant exemple sur les IRP allemandes qui ont obtenu de mesures telles que la mise en place d’une commission de recours ou la prioritisation des objectifs, les IRP français réclament de pouvoir négocier des amendements à ce nouveau règlement.
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