Cloud Computing : les acteurs du Cloud à la recherche d’un modèle de gouvernance
Le Cloud Computing apparait désormais à la croisée des chemins. Mais, appelé certes à un avenir radieux, il se cherche encore, nous rappellent les participants du dernier congrès d'EuroCloud. Selon eux, les entreprises regardent mais y touchent peu, les fournisseurs traditionnels font des annonces sans pour autant basculer totalement… et ses principaux soutiens poursuivent leur effort d’évangélisation, sûrs du succès à venir.
Alors qu’il semble qu’il y ait encore beaucoup de chemin à faire pour que le Cloud s’impose notamment dans les entreprises françaises, les participants au dernier congrès EuroCloud, qui s’est déroulé les 27 et 28 juin dernier au Luxembourg, ont confirmé le besoin d’établir des règles de gouvernance pour favoriser le développement de ce marché. Un message qui devrait aller dans le sens actuel des besoins de DSI aujourd’hui confrontés, tant sur le Cloud public que sur le Cloud Privé, à la multiplication des offres. La difficulté réside donc souvent dans l’évaluation éclairée de la qualité des infrastructures mises à disposition dans le cadre d’une migration vers le Cloud Computing.
Reste que selon les organisateurs d’Eurocloud, « plus le Cloud Computing et le Software-as-a-Service (SaaS) se développent, plus les entreprises européennes pourront saisir les opportunités offertes par ces technologies. La maturité croissante de ces modèles s’accompagne d’une démultiplication de bonnes pratiques et de cadre de gouvernance dont les professionnels peuvent s’inspirer pour une adoption optimale ».
Un message clé largement relayé, selon les organisateurs, par les acteurs de l’industrie présents : Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce Extérieur du Grand Duché du Luxembourg, Rainer Zinow, SVP OnDemand Strategy chez SAP et Rainer Zimmermann, chef de département, Software and Service Architectures and Infrastructure au sein de la Commission européenne. Au cours de ce congrès, le ministre Jeannot Krecké a d’ailleurs tout particulièrement insisté sur l’importance de la standardisation. La priorité, selon lui, « consiste à expliquer de manière claire et didactique les enjeux du Cloud : tout le monde doit être en mesure de comprendre les implications du Cloud en termes de sécurité des données, d’intégration et de portabilité ».
Il faut dire que les enjeux sont de taille. Pour EuroCloud d’abord dont les sponsors sont entre autres Microsoft, Orange Business Services, LuxCloud, TrustedCloudEurope by ebrc, SafeNet, Joyent, Equinix et qui milite tant en France (avec EuroCloud France) qu’en Europe pour le développement du Cloud Computing. Mais également pour les entreprises utilisatrices pour qui les enjeux d’une migration vers le Cloud Computing sont largement liés aujourd’hui à la perception de la maturité de l’offre. Une maturité toute relative, note d’ailleurs certains experts comme en témoignait récemment Olivier Morbé, Directeur Practice IT au Boston Consulting Groupe sur notre site.
Continuer à évangéliser en Europe
Pas encore le stade de la maturité donc, mais déjà bien plus qu’un simple intérêt. Selon EuroCloud, le Cloud Computing, grâce aux propositions effectuées, fait désormais partie des sept principales initiatives pour dynamiser la croissance et créer de l’emploi en Europe à l’horizon 2020. Et l’organisation compte bien participer à cette montée en puissance. Pierre-José Billotte, son président, explique ainsi que « l'organisation utilise son influence croissante pour encourager l'industrie et le gouvernement à adopter des services de Cloud computing et définir les paramètres corrects autour de la réglementation et de l'interopérabilité. EuroCloud joue un rôle crucial en attirant l'attention sur le marché du Cloud en Europe et sur ses succès ».
Une déclaration qui devrait séduire la communauté européenne à la recherche de nouvelles idées créatrices d’emplois en attendant que les acteurs traditionnels de l’informatique réagissent à la montée en puissance d’un modèle que l’on peut estimer à bien des égards destructeur potentiel de valeur notamment dans le logiciel et l’infrastructure, mais aussi dans les services.