Avec le rachat de Cloud.com, Citrix se dresse face à VMware
Avec le rachat de cloud.com pour 200 millions de dollars, Citrix, se dote d'une plate-forme de cloud d'infrastructure prête à l'emploi mature et basée sur Xen. L'éditeur met aussi la main sur une équipe d'experts reconnus qui ont largement contribué à la mise en place des clouds de grands de l'industrie comme Zynga, Korea Telecom ou Tata Communications. De quoi renforcer un peu plus la bataille qui oppose les tenants de Xen et de VMware dans le cloud
En cette période estivale, la bataille entre Citrix et VMware dans le cloud reprend de l'intensité. Hier mardi 12 juillet, alors que VMware montrait ses muscles en dévoilant la dernière mouture de vSphere et en annonçant - une nouvelle fois - sont intention d'en faire l'OS du Cloud, Citrix, prenait son contrepied en annonçant le rachat, très stratégique, de cloud.com, un spécialiste du Iaas Open Source pour quelque 200 millions de dollars. Un hasard du calendrier symbolique, met qui met en lumire l'affrontement croissant entre partisans de Xen (Amazon, Citrix, RackSpace, Korea Telecom...) et partisans de VMware dans le cloud. La plupart des gands clouds publics à succès ont jusqu'alors fait le choix de Xen comme fondement de leur infrastructure à commencer par Amazo net RackSpace, tandis que les opérateurs plus traditionnels -et notamment les opérateurs télécoms - ont plutôt opté pour VMware afin notamment de séduire les grands comptes ayant des projets de cloud hybride. En prenant le contrôle de Cloud.com, Citrix affiche clairement ses ambitions de marchand d'arme dans le domaine et surtout met la main sur une pile cloud éprouvée ainsi que sur une équipe de professionnels rompus aux déploiements de clouds Xen (c'est notamment cette équipe qui a déployé le cloud de l'éditeur de jeux Zynga - 250 millions de joueurs dans le monde - ou celui de Korea Telecom, uCloud, qui permet à l'opérateur d'afficher des prix jusqu'à 60% inférieurs à ceux d'amazon AWS.
Cloud.com est une jeune société de la Silicon Valley, financée par les fonds d'investissements Redpoint Ventures, Nexus Capital et Index Ventures, et dont la technologie CloudStack, a déjà séduit d'importantes entreprises dans le monde. Au total, quelque 45 entreprises auraient validé Cloud.com et sa technologie CloudStack. Cette dernière propose une pile de composants Open Source qui permet à une entreprise de créer une infrastructure de Cloud, tant privé que public. L'une de ses particularités est de supporter l'essentiel des hyperviseurs du marché [même si 95% des déploiements ont jusqu'alors été effectués sur Xen, NDLR]. Ce que Citrix entend faire perdurer. "La gamme Cloud.com continuera de supporter les principaux hyperviseurs commerciaux du marché tels que Citrix XenServer et VMware vSphere, ainsi que les hyperviseurs Open Source comme Xen [KVM est également supporté, NDLR]". Le groupe insiste sur le fait que le support d' Hyper-V et de System Center sera à terme intégré à clouc.com, ainsi que tout une gamme de Paas, de système de stockage et d'outils de gestion.
"Un engagement continu dans l'ouverture", explique Citrix dans ce même communiqué, ajoutant que cette acquisition devrait également contribuer à renforcer sa participation dans le projet OpenStack, un projet initié par RackSpace et la Nasa pour le développement de l'infrastructure de Cloud de l'agence spatiale. Rappelons que Citrix a montré son engagement dans OpenStack, via son projet Olympus, censé servir de socle Iaas à l'offre Cloud de Citrix. L'éditeur décide donc de ne pas remettre en cause cette participation en dépit du rachat de Cloud.com, mais d'en renforcer les intégrations.
C'est donc une offre Cloud globale, de l'infrastructure (CloudStack, XenServer), aux réseaux (Netscaler Cloud Gateway, Cloud Bridge, SDX, MPX et VPX) en passant par le desktop (XenApp et XenDesktop) que peut désormais présenter Citrix face à VMware.
De son côté, la société de Paul Maritz, qui essaie de se chercher des relais de croissance du côté des services Cloud (citons les rachats de SlideRocket et de Digital Fuel ) a profité hier du lancement de sa nouvelle génération de produits vSphere 5 (VMware vShield 5, VMware vCenter Site Recovery Manager 5 et VMware vCloud Director 1.5 , mais également vSphere Storage Appliance) pour fare étalage de sa puissance.
Selon l'éditeur, outre ses quelque 200 amélioration, vSphere 5 se distingue par des fonctions d'administration et d'automatisation plus étendues, notamment au niveau de la gestion des machines virtuelles (qui peuvent désormais supporter jusqu'à un 1 To de Ram, jusqu'à 32 CPU virtuel et traiter jusqu'à 1 million d'opérations I/O par seconde, selon les données de l'éditeur). VMware met également en avant des fonctionnalités pour optimiser la gestion des ressources des datacenters, de façon automatisée (notamment le déploiement de serveurs et la gestion du stockage). Un véritable arsenal, donc, qualifié par Stephan Herrod, CTO de VMware, lors d''une conférence à San Francisco, de " la plus importante sortie coordonnée de logiciels jamais réalisée par l'éditeur". Reste que si VMware contrôle largement l'environnement de la virtualisation d'entreprise avec plus d'une VM sur deux tournant sur vSphere, la firme doit encore largement faire ses preuves dans le cloud public. Entre un Citrix engagé à fond dans le support de Xen et vSphere, la bataille sera donc intéressante à suivre d'autant qu'à la puissance de VMware dans l'entreprise, Citrix oppose le bien plus faible coût de Xen dans le nuage, un argument qui jusqu'alors à largement profité à l'hyperviseur open-source...
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