Microsoft lève largement le voile sur Windows 8
Chose promise, chose due. Comme Microsoft l’avait indiqué à l’occasion de sa conférence partenaires, à Los Angeles, en juillet dernier, c’est hier, lors de sa conférence Build qui vient de s’ouvrir à Anaheim, en Californie, qu’il a un peu plus levé le voile sur la prochaine mouture de son système d’exploitation client, Windows 8. Mais également un peu sur sa déclinaison serveur.
Si les partenaires étaient quelque peu restés sur leur faim lors de la dernière édition de la conférence Microsoft leur étant dédiée, en juillet, les développeurs semblent gâtés par Build, qui se déroule actuellement à Anaheim, en Californie. L’éditeur en profite en effet pour avancer largement ses pions autour de Windows 8. Il permet même désormais à chacun de le tester. Mais si les canons globaux d’interface graphique étaient connus, les entrailles l’étaient moins. Et c’est sur celles-ci que Microsoft met aujourd’hui l’accent.
C’est donc, d’une certaine manière, avec deux environnements d’exécution d’application qu’il faudra désormais compter : un pour les applications client lourd classiques et un autre pour les applications Metro, du nom de code de l’interface à tuiles dynamiques inspirée de Windows Phone 7. Au programme de ce second environnement, des API spécifiques, dites WinRT et permettant notamment le partage de données entre applications, et du code C/C++, C#/VB, avec XAML pour la couche de présentation, ou encore Javascript et HTML/CSS. D’une certaine manière, Microsoft préserve ainsi son écosystème développeurs existant tout en se donnant les moyens d’attirer d’autres développeurs, plus orientés applications Web riches. Une façon pour l’éditeur de ne pas imposer de choix radical à l’utilisateur. À moins qu’il ne s’agisse, pour lui-même, d’éviter de choisir pour mieux proposer un OS qui soit adapté tant aux tablettes qu’aux postes de travail conventionnel. Le meilleur des deux mondes, en quelque sorte. Mais qui aura un prix, pour les développeurs : même si la rétro-compatibilité avec Windows 7 est affichée, elle nécessitera quelques efforts, décrits par Microsoft dans un document dédié de 70 pages.
Optimisé et dopé au Cloud
Et pour convaincre, côtés utilisateurs, au moins, Microsoft a multiplié les optimisations : temps de démarrage comprimé, consommation de mémoire vive des processus réduite... tout semble avoir été fait pour que Windows 8 soit un système léger et réactif. Au programme également, des éléments de confort liés au Cloud comme la possibilité d’ouvrir une session Windows avec son identifiant Live ID pour... retrouver ses préférences personnelles sur n’importe quel PC sous Windows 8. Jusqu’à ses applications Metro et ses fichiers. Une sorte de SSO à la mode Cloud avec intégration de Skydrive, le service de stockage en ligne de Microsoft. L’intégration, simple, des données venant de services en ligne semble d’ailleurs avoir fait l’objet d’une attention toute particulière : mise à jour du contenu des tuiles de l’interface Metro en push par un système de notifications, intégrer des contacts locaux à ceux de Messenger, Facebook ou encore LinkedIn, etc.
Certains apprécieront aussi la capacité native - enfin ! - de Windows 8 à fonctionner à partir d’une clé USB. Une fonction dite Windows To Go, qui vise principalement les entreprises : elle permet aux administrateurs de créer des images Windows qui pourront servir aux utilisateurs pour démarrer des postes de travail banalisés, par exemple. Ou une machine personnelle, mais dans un environnement d’exploitation maîtrisé. Selon V3, cette fonction serait facturée 50 $ par utilisateur.
Hyper-V pour le poste client
Autre bonne nouvelle pour les entreprises, Windows 8 devrait intégrer Hyper-V pour «répondre à un ensemble clé de scénarios d’usage des professionnels ». Cela devrait ravir les développeurs mais aussi les administrateurs en entreprise dont les applications Web n’ont pas forcément été modernisées et continuent d’exiger d’anciennes versions d’Internet Explorer : des machines virtuelles taillées sur mesure sont d’ailleurs déjà proposées par Microsoft, ne serait-ce que pour le Virtual PC de Windows 7. Toutefois, Hyper-V, dans Windows 8, ne se contentera pas de processeurs 64 bits embarquant les jeux d’instructions VTx d’Intel ou AMD-V d’AMD : il lui faudra aussi le support de SLAT (Second Level Address Translation) que l’on trouve dans les récents Core i d’Intel et les Barcelona d’AMD. Hyper-V nécessitera aussi un minimum de 4 Go de mémoire vive.
Windows 8 devrait être lancé aux alentours de l’automne 2012. D’ici là, il est donc possible de l’essayer gratuitement.