Leo Apotheker pourrait être en sursis à la tête de HP
Sous la pression d’investisseurs mécontents des résultats du groupe, le conseil d’administration de HP étudierait l’opportunité de remplacer Leo Apotheker au poste de Pdg au profit de Meg Whitman, ancienne Pdg d’eBay. Le conseil n’écarterait pas non plus de renoncer au projet de filialisation de l’activité ordinateurs personnels du groupe, annoncée au mois d’août.
Nouveau coup de tonnerre chez HP. Selon Bloomberg et AllThingsD, qui citent tous deux des sources proches du dossier, le conseil d’administration du groupe étudierait le remplacement de Leo Apotheker à sa tête, par Meg Whitman, ancienne Pdg d’eBay. Selon Bloomberg, le conseil d’administration de HP subirait notamment la pression d’investisseurs mécontents des révisions à la baisse des résultats trimestriels - trois fois depuis novembre 2010 - et des violents changements de stratégie.
Dernier en date : l’annonce, fin août, d’une réflexion sur une éventuelle filialisation ou cession des activités PC et grand public de HP. Certes, selon Bloomberg, Mark Hurd aurait déjà envisagé une telle opération en 2004. Mais rien, en interne, ne laissait présager de l’annonce de Leo Apotheker. Le Wall Street Journal explique d'ailleurs que le comité d'administration du groupe aurait multiplié les réunions. Montrant son mécontentement face à la dégradation des relations avec Oracle - qui était un partenaire clé pour les activités entreprises de la firme - tout comme de la façon dont Apotheker a géré l'annonce de l'abandon des activités WebOS.
Un annonce qualifiée de «tremblement de terre» ou de «douche froide» par la CFTC, en France. Un actionnaire, Richard Gammel, a même engagé, la semaine dernière, une procédure judiciaire contre HP, l’accusant de ne pas avoir correctement informé les investisseurs sur la stratégie du groupe autour de WebOS. Un système d’exploitation acquis avec le rachat de Palm, en avril 2010, et dont HP disait, au moins de mai suivant l'acquisition, qu’il souhaitait le distiller à tous les étages de ses périphériques, tablettes ou imprimantes, par exemple. Mais c’était avant l’annonce de l’arrêt des tablettes et smartphones WebOS du groupe, fin août.
Selon Bloomberg, l’éventuel recrutement de Meg Whitman n’aurait pas vocation à être durable. Celle-ci devrait se contenter d’assurer l’intérim pour laisser le temps à HP de se trouver un nouveau Pdg, pour le long terme.
Leo Apotheker a pris la tête de HP à l’automne dernier. "Leo est un fin stratège avec une passion pour la technologie, une vaste expérience des affaires au niveau mondial et une maitrise prouvée de la discipline opérationnelle, exactement les qualités que nous recherchions pour un Pdg", expliquait alors Robert Ryan, qui avait piloté la recherche du nouveau Pdg pour le compte du conseil d'administration de HP.
Mais si Wall Street, qui avait accueilli assez froidement la nomination de Leo Apotheker, semble aujourd’hui goûter les informations de nos confrères, certains commencent à critiquer le conseil d’administration de HP. Interrogé par Reuters, Paul Hodgson, conseiller en gouvernance du cabinet Governance Metrics International, explique : « j'ai beau essayer de trouver une autre entreprise qui a trébuché aussi fréquemment et depuis d’aussi nombreuses années, je n’arrive pas trouver d’exemple.» En 2002, le rachat de Compaq avait été terni par des accusations de corruption. Entre 2005 et 2006, Patricia Dunn, à la tête du conseil d’administration, avait lancé une enquête sur des fuites au conseil, allant jusqu’à faire procéder à des écoutes illégales. Et l’an passé, Mark Hurd a été limogé du poste de Pdg sur fond d’allégations de harcèlement sexuel. Larry Ellison avait alors violemment dénoncé cette décision.
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