Les entreprises françaises, frileuses vis à vis d'un Cloud qui ne tient pas ses promesses
Une étude Symantec pointe du doigt la frilosité des entreprises françaises, qui peinent encore à adopter l'informatique en nuage. Plus grave, pour celles qui ont franchi le pas, le résultat n'est pas à la hauteur des avantages escomptés.
Que ce soit en matière d'Iaas (Infrastructure as a Service), de Paas (Platform as a Service) ou de Saas (Software as a Service), les entreprises françaises avancent presque à reculons. C'est l'une des conclusions que l'on peut tirer à la lecture de l'étude "2011 : State of Cloud Survey" publiée par Symantec. Une étude qui permet de tracer les contours des comportements des entreprises face à l'informatique dématérialisée dans le nuage.
Si le Cloud reste le "buzzword" en vogue en cette fin d'année, force est de reconnaître que les entreprises françaises gardent pour l'heure leurs distances avec ce concept. Selon Symantec, les projets cloud dans l'hexagone ne dépassent que rarement le stade de l'étude de faisabilité. 12 % à 24 % (selon les types de cloud) des entreprises interrogées indiquent avoir bien migré une partie de leur SI dans le nuage. Une entreprise française sur 4 en serait à la phase d'implémentation. Mais la grande majorité (les deux-tiers) affirme être encore au stade des discussions, voire des essais. 18% à 27 % rejettent même tout simplement le concept et expliquent ne pas avoir de projet Cloud.
Et si migration il y a, les entreprises françaises démarrent petit, et montent dans le nuage d'abord leur messagerie, puis des outils de gestion de la sécurité et la messagerie instantanée, par exemple.
Il reste évidemment de bonnes intentions, note en substance Symantec, qui rapporte dans son étude qu'entre 73% et 83% des entreprises françaises "étudient les différentes formes de la technologie".
Sans surprise, la sécurité du Cloud est pointée du doigt par les entreprise qui craignent pour la conformité de leurs données. Mais plus surprenant (contradictoire ?), elles sont 91% à affirmer que "le passage au Cloud n'aura pas d'incidence sur la sécurité, voire qu'il l'améliorera", explique Symantec dans son rapport. Les entreprises françaises seraient ainsi perplexes face à la sécurité du Cloud, dans l'attente de réponses, qu'elles ne semblent pas trouver actuellement.
Des équipes IT pas assez préparées
Et pour cause. L'étude souligne que cette méconnaissance de l'informatique en nuage pourrait bien venir des informaticiens eux-mêmes, qui ne seraient pas prêts pour le Cloud. Seulement une minorité (entre 14 et 18 %) des entreprises françaises interrogées estiment leur service IT extrêmement bien préparé. En revanche, 50% pointent encore du doigt le manque de préparation et d'expérience de leurs équipes. Seulement 25% des équipes informatiques seraient à niveau pour entamer une migration sereine vers le Cloud.
Logiquement, intégrateurs, revendeurs et consultants sont vus comme la solution pour palier ces manques. Ainsi 3 entreprises sur 4 avouent être passées par une société de services et des intégrateurs notamment, pour leurs premiers déploiements.
Le plus préoccupant pour les fournisseurs est sans doute que les entreprises qui ont adopté le Cloud ne s'en estiment pas pleinement satisfaites. "Une réalité qui ne correspond pas aux attentes", commente ainsi Symantec. Les promesses d'agilité, de réduction des coûts et de mutualisation - qui forment les trois piliers du Cloud - ne sont pas pleinement tenues. Par exemple, alors que 83% des entreprises comptaient sur un gain en matière d'agilité, seulement 43% affirment avoir rempli leurs objectifs. 87% tablaient sur une amélioration de leur efficacité; seulement 41% affirment que c'est le cas. Bref, la déception est bien là. Quant à savoir si elle est la faute d'attentes élevées ou de la défaillance ou de la faible maturité des services proposés par les fournisseurs...