Eclipse Day Paris : La fondation Eclipse entame sa mue en "un consortium de consortia"
A l'occasion de la seconde édition de l'Eclipse Day Paris, les travaux de la la communauté française Eclipse ont été salués par Ralph Mueller, directeur, Eco-système Eclipse, pour l'Europe. Une façon pour lui de profiter de ce bain français pour exposer sa vision future de la fondation qui pourrait se transformer en un "consortium de consortia" industriels. En témoigne le projet Polarsys, initié par Airbus et Obeo.
Quel autre pays pour fêter un dixième anniversaire que la France, semblait marteler hier, mardi 7 novembre, la communauté française d'Eclipse, réunie à l'occasion de la seconde édition de l'Eclipse Day Paris. Une manifestation organisée par les sociétés Zenika et Proxiad dont l'objectif est de rassembler l'une des communautés les plus actives en Europe et dans le monde en matière de modélisation, comme l'indique Ralph Mueller, directeur, Eco-système Eclipse, pour l'Europe, qui était venu célébrer l'événement en personne.
Et ça tombe bien, car la communauté française, en ce début novembre, n'a pas de quoi rougir. L'annonce du très récent Polarsys, un projet de la fondation initié par un consortium emmené notamment par Airbus et la société Obeo, vient servir d'icône des utilisateurs français au sein de la précieuse fondation. Il faut dire que ce projet adresse un enjeu clé du monde des systèmes embarqués critiques (comme ceux de l'avionique) : celui du support, à très long terme des outils de développement pour les systèmes critiques.
Autant dire que Ralph Mueller et Ian Skerrett, vice président Marketing et Ecosystem Development - également présent à l'Eclipse Day Paris - en ont fait l'un de leurs symboles. "Polarsys montre qu'au sein de la fondation, les entreprises peuvent travailler ensemble, innover de façon collaborative. Et nous avons vu le succès auprès des ISV dans le monde de l'Open Source. Un utilisateur Eclipse, comme Airbus, montre que cela est réalisable", explique Ian Skerrett.
Un futur " consortium de consortia"
Mais au delà d'un succès hexagonal, ce projet s'inscrit dans une orientation d'ensemble de la fondation, pressent Ralph Mueller. Selon lui, après 10 ans, la fondation Eclipse se prépare à devenir "un consortium de consortia". Une orientation qui repose sur 10 ans d'expérience semble-t-il dire, et qui illustre que les utilisateurs industriels ont adopté "l'Open Innovation" proposée par la fondation. Et surtout, une stratégie que souhaite la communauté : "nous ne définissons pas de stratégie pour l'écosystème Eclipse. Nous sommes là pour fournir une plate-forme et aider la communauté à développer ce qu'elle souhaite. […] Ce qui a évolué, c'est qu'à l'origine, des entreprises, comme IBM, Borland et BEA, avaient pour intention de développer des outils génériques. Désormais avec des acteurs très pointus et spécialisés comme Obeo, des thématiques plus spécifiques sont abordées avec la volonté de collaborer à des projets avec les utilisateurs. Et cela a contribué à donner naissance à la prochaine vague technologique en matière d'innovation." Voici donc comment se dessinera l'avenir de la Fondation Eclipse pour les 10 prochaines années : une approche plus verticale.
Polarsys en est certes un exemple, mais notons également la création très récente d'un groupe de travail autour du Machine-to-Machine qui réunit Sierra Wireless, IBM, et Eurotech. Leur objectif est de travailler aux problématiques de développement, de test et de déploiement pour ce secteur industriel clé dans l'Internet des objets. Ce groupe de travail industriel hébergera notamment le projet Koneki, initié par Sierra Wireless.
Des ajustements mineurs de gouvernance
Si toutefois cette approche d'un consortium de consortia, guidée par les industriels, crée une évolution certaine dans une fondation initialement concentrée sur un socle IDE Java, aucune modification de gouvernance et de licencing n'est pour l'heure prévue, affirment de concert Ralph Mueller et Ian Skerrett. Ou alors, "seulement une infime partie," souligne Ralph Mueller. "Par exemple, au début, les projets se devaient d'être basés sur les standards OSGi. Et le comité de direction a décidé de lever ces restrictions dans le futur". Pas de gros changement dans la gouvernance, en matière de droits et de composition du comité de direction par exemple, mais de "petits changements que nous avons repérés au fur et à mesure, et qui doivent répondre aux besoins des utilisateurs." De petits changements, mais pas de changements révolutionnaires.
Même son de cloche en matière de licencing. La licence EPL (Eclipse Public Licence) semble répondre aux exigences des utilisateurs industriels et correspond à leurs modèles économiques, répondent-ils. Surtout, affirme Ian Skerrett, "il est très difficile de modifier une licence," rebondit-il. "Car nous devrions remettre en cause notre éco-système de contributeurs. Donc pour le moment, nous n'envisageons pas de changer notre licence. Nous voyons en revanche des projets encadrés par une double-licence. Et il est possible que cette tendance se confirme". Toutefois, précise Ralph Mueller, "il est possible que nous travaillions à améliorer la conformité et la compatibilité [de l'EPL, NDLR], mais pas d'importantes modifications en vue".
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