Supercomputing 2011 : Fujitsu veut développer son offre HPC dérivée de K
N°1 mondial du classement des supercalculateurs avec le supercalculateur K, installé à l'institut de recherche Riken de Kobe, au Japon, Fujitsu s'attaque désormais au marché du HPC commercial avec le PrimeHPC FX10, un supercalculateur prêt à l'emploi de nouvelle génération, dérivé des technologies développées pour K.
A Seattle, où se déroulait cette semaine le salon Supercomputing 2011 (SC11), LeMagIT a pu rencontrer plusieurs responsables de Fujitsu, pour discuter des serveurs PrimeHPC FX10, une série de machines dédiées au monde du HPC et dérivées des travaux du géant japonais sur le supercalculateur K, déployé aux laboratoires de recherche Riken de Kobe, au Japon. K est actuellement le plus rapide des supercalculateurs de la planète avec une puissance de plus de 10 PFlops.
Un supercalculateur à base de puces Sparc
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Le PrimeHPC FX10 sur le stand de Fujitsu à SC'11 |
Le FX10 (photo ci-contre) est un système HPC assemblé à partir de lames quadri-socket, chacune équipée de processeurs Sparc64-IXfx, des puces Sparc à 16 coeurs co-développées par le constructeur japonais et par LSI. Le SPARC64-IXfx est gravé en utilisant un processus en 40nm. Chacun de ses cœurs dispose d'un cache de niveau 1 de 64 Ko (cache partagé pour les données et les instructions) et la puce dispose d'un large cache de 12 Mo de cache de niveau 2 partagé entre les cœurs. Le tout est cadencé à 1,85 GHz, soit un peu moins que les 2 GHZ du Sparc64-VIIIfx utilisé pour bâtir le supercalculateur K.
Selon le constructeur japonais, le Sparc64-IXfx affiche une consommation maximale de l'ordre de 110 W et une puissance de 236,5 GFlops en opérations de calcul à double précision - soit plus de 2 GFlops par watt -, contre 128 GFlops pour son prédecesseur.
Une puissance maximale de 23,2 PFlops
Chaque rack PrimeHPC FX10 est capable d'accueillir 24 lames serveurs quadri-socket, toutes interconnectées par l'interface Tofu, spécifiquement développé par Fujitsu pour interconnecter les différents noeuds du cluster. Chaque lame est dans la pratique vue comme quatre noeuds indépendants (un par socket), chacun disposant de 32 Go à 64 Go de mémoire vive et d'un lien Tofu bi-directionnel à 40 Gbit/s. Un système est composé au minimum de 4 racks et d'un maximum de 1 024 racks (soit un maximum de 98 304 processeurs ou un peu plus de 1,5 million de cœurs). Un système FX10 pleinement configuré avec 1 024 racks est, selon Fujitsu, capable de délivrer une puissance théorique de 23,2 Pflops.
Un système conçu pour les grands clients HPC
Alors que le Sparc64-VIIIfx a été développé pour les besoins du contrat gouvernemental avec Riken, l'objectif de Fujitsu avec le FX10 est de commercialiser ses machines auprès des utilisateurs privés à travers le monde.
Interrogé par Le MagIT, Scott Y. Ikeda, le directeur général de Fujitsu a confirmé que la firme devrait être capable de livrer ses systèmes à partir de janvier 2012. Philippe Haye, le directeur commercial de Fujitsu Systems en France a quant à lui indiqué que des contacts avancés étaient en cours avec plusieurs industriels en France.
Le principal défi pour la firme désormais est d'accélérer le développement de code pour sa plate-forme. Un défi aussi valide pour le supercalculateur K, qui s'il est techniquement opérationnel chez Riken, n'accueillera réellement ses premières applications que dans le courant du premier semestre. Un temps que Fujitsu entend bien mettre à profit pour optimiser le code autour de sa plate-forme Linux.