Offshore : l’Inde n’est peut-être plus la destination de choix qu’elle fut
Selon Microsoft, l’Inde n’est plus la destination offshore de référence pour les multinationales des technologies de l’information. C’est ce qu’a affirmé le président de la filiale locale de l’éditeur en réponse à des journalistes qui l’interrogeaient sur l’éventualité de l’ouverture d’un centre de recherche et développement dans l’état du Bengale Occidental.
«Cela n’a plus vraiment d’intérêt. Pour les multinationales [des technologies de l’information], l’Inde n’est pas la destination [offshore] de référence. Nous avons beaucoup de problèmes avec nos activités ici » expliquait ainsi Bhaskar Pramanik, président de Microsoft India, ce jeudi 8 décembre, à nos confrères de l’agence de presse locale PTI. Ceux-ci cherchaient à savoir si Microsoft envisageait d’ouvrir un centre de recherche et développement dans l’état du Bengale Occidental, en marge de la conférence Infocom 2011, qui se déroule actuellement à Calcutta. Et Bhaskar Pramanik de préciser être «prudent quant à tout nouvel investissement dans la fédération indienne. [...] Je pense que nous regardons partout dans le monde. Les possibilité sont nombreuses.» Refusant de préciser les problèmes auxquels Microsoft est confronté en Inde, il a préféré renvoyé au Nasscom.
Ce qui n’a pas empêché l’éditeur d’afficher son soutien aux initiatives locales de développement d’éducation aux outils informatiques, expliquant vouloir «améliorer ‘l’alphabétisation numérique’» dans l’état du Bengale Occidental, en s’appuyant sur des programmes de partenariat déjà existants dans 12 autres états indiens.
Toujours à l’occasion d’Infocom, Infosys et Wipro ont tous deux annoncé des investissements dans l’état du Bengale Occidental. Le premier prévoit d’y ouvrir un centre d’ici à 6 mois, et d’embaucher 10 000 personnes. Pour Wipro, l’investissement devrait être de l’ordre de 115 M€ pour la création d’un second campus qui accueillera, à terme, 15 000 personnes.
Mais alors que Microsoft vient d’inaugurer un centre de service à Bangalore - le second dans le pays après l’ouverture, en 2005, d’un premier à Hyderabad -, les propos de Bhaskar Pramanik méritent d’être replacés dans la perspective de sa déception exprimée face à la décision du gouvernement indien de suspendre l’ouverture du secteur du commerce aux investissements étrangers direct, fermant ainsi ce secteur aux multinationales de la grande distribution, au moins pour un temps et dans l’attente d’un consensus politique.