Petite embellie en novembre sur le front de l'emploi IT
L’année 2011 devrait demeurer très morose en matière d’emploi sur le marché IT français. Et ce en dépit de promesses de recrutement toujours plus nombreuses. Les différents protagonistes se renvoient la balle de ce qui pourrait ressembler à un gâchis si personne ne réagit. Comment un secteur en croissance, à forte valeur ajoutée et offrant de nouvelles opportunités, ne générerait pas plus d’emploi ? Les mois à venir – sur fond de campagne électorale - devraient s’avérer déterminants.
En charge des statistiques en matière d’emploi, la Dares a enregistrée une légère rémission du marché de l’emploi IT en novembre 2011. 25 900 informaticiens seraient inscrits à Pôle Emploi et actuellement sans aucun poste. Un léger mieux donc âr rapport au mois précédent (un léger recul de 1,5%) alors même qu’au niveau national et toutes catégories de salariés confondues, la France vient d'établir un nouveau record en matière de taux de chômage depuis le début des années 2000. Reste qu’après avoir décru en début d’année, le nombre d’informaticiens demandeurs d’emploi est remonté en juillet avant de stagner depuis août puis de croitre de nouveau en octobre. Si l’année pourrait finalement se solder de manière positive par rapport à 2010, le taux de demandeurs d’emploi au sein des professions informatiques se maintient depuis de longs mois au dessus des 5%. Et les annonces de recrutement, toujours plus nombreuses dans le secteur, ne semblent pas devoir y changer grand chose. Selon l’Apec, ces dernières ont augmenté de plus de 50% sur un an.
Des promesses de recrutement, donc, qui ppeinent à se traduire en matière de création brute d’emplois. Un phénomène que Pôle Emploi éclairait d’un jour nouveau début décembre, à l’occasion de son étude sur les métiers de l’informatique. Pour le service de l’Etat chargé de gérer le marché du travail, la gestion des RH par les SSII est largement en cause. Pôle Emploi décrit « un mode de gestion de l’emploi très focalisé sur le court terme, et peu propice à répondre aux besoins, lorsque ceux-ci s’accroissent : succédant à des périodes où les recrutements se sont raréfiés, les phases de reprise de l’activité sont aussi celles où les candidats sont devenus peu nombreux. » Les sociétés de services informatiques, particulièrement alertes à se plaindre de difficultés de recrutement, auraient, toujours selon les conclusions de l’étude, « tout intérêt à pratiquer une gestion des compétences mieux assise dans la durée, et plus à la hauteur des enjeux dont est porteur ce domaine professionnel. » Pôle emploi admet cependant qu’une telle pratique peut s’avérer complexe dans un secteur de sous-traitants, particulièrement exposés « aux aléas de la vie économique, et devant faire face à la pression de leurs concurrents et de leurs donneurs d’ordres ».
C'est la vision à court-terme des SSII que pointe du doigt Pôle Emploi pour expliquer l’inadéquation entre les promesses de recrutements et la stagnation à un niveau élevé du nombre de demandeurs d’emploi. De leur côté, les SSII insistent régulièrement sur la pénurie, notamment sur des profils spécifiques ou liés à des innovations récentes, renvoyant la balle aux pouvoirs publics, incapables de mettre en place les filières de formation flexiblse nécessaires. Enfin, du côté des informaticiens eux-mêmes, on indique que c'est aussi aux entreprises clientes des SSII de se responsabiliser, comme en témoignent les nombreux commentaires sur LeMagIT. La pression sur les tarifs supportée par les SSII rend en effet difficile toute vision de long terme en matière de gestion RH, tout comme l’image d’agence d’intérim pour grands comptes et administrations, qui leur colle à la peau.
Alors que le débat de la campagne électorale semble devoir se focaliser sur la relocalisation des activités et sur les politiques en faveur de l’emploi, les différents acteurs de la branche - représentants des informaticiens, pouvoirs publics, dirigeants de SSII – devraient en profiter pour avancer leurs idées. Tandis que le cloud computing promet de rebattre les cartes des relations clients/fournisseurs et que les technologies de l’information affichent toujours de bons niveaux de croissance, l’occasion est là de renforcer le secteur IT Français, en insufflant une forte dynamique en matière d’emploi.
Quoiqu’il en soit LeMagIT se promet dans les prochaines semaines, à l’occasion de l’ouverture de sa rubrique sur l’emploi et les carrières IT, d’animer le débat sur ce thème et d’ouvrir ses colonnes à tous ceux qui souhaitent faire entendre leurs propositions.
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