Les acquisitions qui ont marqué le monde du stockage en 2011
Si 2010 avait essentiellement été marqué par les méga-acquisitions sur le marché des baies de stockage (3Par, Compellent, Isilon...), 2011 aura surtout été marqué par la concentration sur le marché des disques durs et par l'intérêt croissant pour les technologies SSD. La concentration s'est toutefois aussi poursuivie sur le marché des baies de stockage.
En décembre 2011, la fusion très surveillée entre Seagate et Samsung (1,4 Md$) est venue conclure une année particulièrement chargée pour l'industrie du stockage, une année 2011 notamment marquée par la consolidation sur le marché des disques durs alors que l'année 2010 avait été marquée par de multiples acquisitions sur le marché des baies de stockage. Cela ne veut toutefois pas dire que les acquisitions dans le monde des baies de stockage ont disparu en 2011.
Ci-dessous, nous avons recensé les acquisitions qui ont modifié le paysage du stockage en 2011:
1. Seagate met enfin la main sur la division disques durs de Samsung.
La fusion Seagate-Samsung bien que retardée s'est finalement conclue avant la fin 2010, tandis que celle entre Western Digital et Hitachi GST était repoussée à 2012 du fait des multiples obstacles et objections levés par les autorités de réglation. Le rachat de Samsung par Seagate Technology a permis à ce dernier de mettre la main sur l'activité entreprise de son rival, ce qui a amené les régulateurs à avoir de sérieuses inquiétudes sur l'impact de cette opération sur la concurrence sur ce marché. L'opération permet aussi à Seagate Samsung de mettre la main sur la gamme de disques 2,5 pouces à haute capacité du Coréen et elle assure à Seagate une source garantie de puces de mémoire Flash pour sa ligne de disques SSD d'entreprise. En échange, Seagate se voit assurer le marché de la fourniture de disques durs pour les PC et appareils grand public de Samsung.
La plus grosse opération de concentration, celle qui vise à unir Western Digital à Hitachi GST pour 4,3 milliards de dollars, n'a en revanche pas pu se conclure en 2011. L'opération a été retardée par la réglementation anti-trust, mais Western Digital a finalement remporté l'approbation de l'Union européenne en novembre après avoir accepté de vendre certains actifs pour lever les doutes de la Commission européenne. Il reste toutefois encore à faire face aux exigences du régulateur japonais.
2. Hitachi et BlueArc s'unissent enfin.
La seule surprise de cette acquisition est qu'il ait fallu attendre si longtemps pour qu'Hitachi absorbe BlueArc. Avant de se résoudre à signer un chèque de 600 millions de dollars pour mettre la main sur BlueArc, Hitachi Data Systems (HDS) a revendu les systèmes NAS de BlueArc pendant cinq ans dans le cadre d'un accord OEM. BlueArc est allé jusqu'à déposer un formulaire d'introduction en bourse, avant qu'Hitachi, qui représentait 40% de son CA, ne se décide à l'acquérir. Notons que BlueArc n'a jamais connu un trimestre rentable depuis sa création.
3. Oracle absorbe Pillar Data.
Il est difficile d'évaluer le prix de cette acquisition. Ce que nous savons, c'est que le PDG d'Oracle, Larry Ellison, et certains de ses associés ont avancé 544 millions de dollars à Pillar Data Systems, sous forme de prêts ou de compte courant. En juillet, Oracle a acquis Pillar, le décrivant comme le quatrième élément clé de sa stratégie de stockage de données. On ne devrait savoir qu'en 2014 ce que l'acquisition par Oracle de Pillar rapportera à Ellison et à ses associés, lorsque les performances du constructeur au sein d'Oracle seront enfin évaluées.
Côté technologie, Pillar Axiom apporte à Oracle une baie de stockage unifiée à même de traiter à la fois des protocoles en mode bloc et en mode fichiers. Une baie qui est capable de s'adapter aux besoins applicatifs en affectant les données les plus sensibles aux disques les plus performants et les moins critiques aux disques les plus lents. Un des objectifs affichés par Oracle pour Pillar est de concevoir une ligne de baies de stockage optimisées pour les solutions logicielles de l'éditeur.
4. NetApp met la main sur Engenio.
L’acquisition à 480 millions de dollars de la division Engenio de LSI par NetApp met un terme à la stratégie de plate-forme unique de NetApp et lui permet de se positionner sur de nouveaux marchés comme celui du HPC et celui des médias, tandis que les plates-formes NetApp FAS visent plutôt à satisfaire des besoins génériques. Comme dans le cas du rachat de BlueArc par HDS, ou de celui de Pillar par Oracle, les protagonistes de cette acquisition se connaissaient bien. Le PDG de NetApp, Tom Georgens, occupait le même poste chez Engenio avant de rejoindre NetApp en 2005.
5. SanDisk mise sur la technologie MLC de Pliant.
SanDisk Corp a acquis la technologie de la start-up Pliant pour 327 millions de dollars, un rachat qui lui donne accès au marché des entreprises et qui permet à Pliant de disposer de davantage de ressources pour le développement de sa technologie. SanDisk fait notamment le pari de développer l'offre de disques SAS à mémoire Flash MLC de Pliant, même si la société devrait aussi continuer à commercialiser les disques SLC de la jeune société.
6. Fusion-io acquiert la technologie de cache IO Turbine.
Le constructeur de cartes Flash PCI Express Fusion-io a été introduit en bourse en 2011 et il n'aura pas tardé à faire sa première acquisition. Sentant la pression de concurrents comme STEC ou OCZ Technology Group, qui ont eux aussi lancé des disques SSD PCIe, Fusion-io a acquis la technologie de cache IO Turbine pour environ 95 millions $, qui devrait par exemple permettre à certains d'utiliser les cartes Flash PCIe comme cache vers le SAN pour les serveurs virtualisés.
7. Quantum acquiert Pancetera.
Quantum a mis la main sur l'éditeur de logiciels de sauvegarde Pancetera pour 12 millions de dollars. La technologie de sauvegarde de machines virtuelles de Pancetera vient renforcer sa ligne d'appliances de sauvegarde avec déduplication Quantum DXi et pourrait aussi être intégrée à terme avec son système de fichiers StorNext.