Free lance enfin ses offres de téléphonie mobile
Fini le temps du buzz à outrance sur les réseaux sociaux et sur le Web : Free a finalement lancé ses offres de téléphonie mobile ce mardi 10 janvier au matin. Pour beaucoup, l’attente en valait nettement la peine. Après avoir fustigé l’état de l’offre concurrente, Xavier Niel, le patron de Free, a présenté deux offres qui bousculent sensiblement le paysage. Et pas uniquement pour les services consommés depuis la France : l’itinérance à l’étranger est également concernée.
19,99 euros TTC, par mois. Pour Free, c’est donc le prix de la téléphonie mobile illimitée en France Métropolitaine et vers 40 destinations à l’étranger, avec SMS et MMS illimités, et accès à Internet sans restriction d’usage mais avec une limite de trafic de 3 Go. Une offre «idéale», selon Xavier Niel qui estime au passage que «si la partie service de votre facture est plus chère et que vous ne venez pas chez Free, les pigeons, c’est vous». Car, pour lui, le consommateur français de téléphonie mobile a «été pris pour une vache à lait ». Et de lancer : «signifiez tout de suite à votre opérateur que vous avez compris. [...] Tant que l’ARPU [revenu moyen par abonné, NDLR] de nos concurrents n’aura pas été divisé par deux, on n’aura pas fait le boulot ». Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), l’ARPU était de 31,8 euros par mois, au second trimestre 2011, avec un revenu mensuel moyen de 37,6 euros par abonné post-payé, pour une facture mensuelle moyenne d’un utilisateur de téléphonie mobile était de 25,1 euro HT, en baisse de 6,6 % sur un an.
Après avoir longuement fustigé la complexité des offres, les durées d’engagement, le coût des appels en itinérance, les prix des SMS et des MMS à l’unité... Xavier Niel est arrivé à une conclusion : «on vous presse comme des citrons. [...] On dit 'stop, il faut que ça s’arrête.’» Force est de constater qu’il n’existe pas, à ce jour, d’offre équivalente sur le marché. Et à plus forte raison pour ce qui concerne les communications en itinérance à l’étranger : l’opérateur prévoit de facturer 0,5 €/min les appels depuis les Etats-Unis, contre plus du double chez ses principaux concurrents. L’occasion, pour le patron de Free, de dénoncer au passage «certaines offres bon marché qui gonflent les prix là-dessus », citant en exemple B&You, de Bouygues Telecom, et sa minute d’appel depuis le Canada à 2,3 €. Plus généralement, afin d’éviter les mauvaises surprises, Free prévoit de fournir à ses clients les moyens d’interdire tout hors forfait.
Pour enfoncer le clou, Xavier Niel s’est ensuite attaqué aux forfaits dits sociaux, avec les offres accessibles exclusivement aux allocataires du RSA et proposant 40 minutes d’appel et 40 SMS pour 10 euros par mois - «l’état s’est entendu avec les trois opérateurs pour faire ce que l’on appelle en interne le forfait ‘Racket Super Arnaque’ (RSA). Ça nous a scandalisés.» Et de proposer mieux, donc : une heure d’appel et 60 SMS pour 2 €/mois. Et pourtant, là encore, «on fait de la marge », souligne-t-il, dénonçant que «l’on a tapé dans la tête des plus modestes ». Là, il pourra y avoir du hors forfait mais Free Mobile prévoit par exemple de facturer 0,05 €/SMS.
Les abonnés Freebox de l’opérateur profiteront d’une remise : ils pourront choisir entre un forfait 1h gratuit ou un forfait illimité à 15,99 euros TTC par mois. L’opérateur prévoit enfin de profiter de ce réseau d’abonnés pour décharger les réseaux mobiles en permettant une connexion automatique aux points d’accès WiFi de ses box. Mais le protocole retenu pour cela n’a pas encore été détaillé.
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