Le Cloud, seulement 3% des revenus de la Business Intelligence en 2013
Gartner dépeint un marché de la BI qui ne va pas dans le sens des entreprises. Alors que les éditeurs affutent leur stratégie Cloud à tour de bras, les entreprises ne devraient pas suivre avant 2014 Et péniblement, encore, comme bloquées par des projets qui tardent à de déployer et des investissements à digérer.
Sur le marché de la Business Intelligence (BI), il existe «un écart entre le buzzword marketing et la réalité du marché». Ce constat, un peu terne pour un segment de marché que l’on pouvait estimer plus mature, a été réalisé par le cabinet Gartner en amont de son événement Gartner Business Intelligence Summit 2012 qui se tiendra les 6 et 7 février prochains à Londres. Le cabinet ne promet pas un avenir prometteur, à court terme ; le hype n’aura pas cours.
En témoignent les propos d'Andreas Bitterer, vice président au sein du cabinet, cité dans un communiqué de presse. «La nécessité en termes d’analytique ne correspond pas aux besoins de compétences de la plupart des entreprises, le hype marketing poussé par les éditeurs concernant la BI dans le Cloud ne se traduit ni dans les revenus ni dans le taux d’adoption des clients et il existe une lutte entre les modèles organisationnels de la distribution des outils de BI, entre décentralisé et centralisé». L’analyste donne le ton.
Ainsi selon lui, le Cloud, que soit sous forme Saas ou Paas, n’a que très peu percé dans la BI au sein des entreprises. Selon le cabinet, les entreprises se battent actuellement pour mettre en place leurs solutions de type on-premise dans lesquelles des investissements parfois lourds ont été consentis. Les entreprises restent alors «hésitantes» à considérer le Cloud et à identifier des segments de leurs projets BI, susceptibles d’être placés dans les nuages (que ce soit les données ou la génération de rapport). A l’exception, souligne le Gartner, d’entreprises ayant déjà investi dans une application Cloud, comme le CRM, et pour qui la BI dans le nuage est une extension naturelle de la solution. Du coup, si en 2013, tous les éditeurs vont greffer à leur portefeuille une offre cloud, elle ne comptera au final que q’un faible pourcentage de leurs revenus totaux. Microstrategy, IBM avec Cognos mais également Jaspersoft, Actuate, Pentaho, pour n’en citer que quelques uns positionnés sur ce segment, devront ainsi patienter avant de voir leur ligne de revenus «Cloud BI» augmenter. Le Gartner évalue à 3% la part des solutions Cloud dans les revenus générés par la BI.
Moins de 30% des indicateurs alignés sur les processus
Alors que le cabinet attire également l’attention sur le fait que les entreprises peinent à trouver la bonne formule quant au déploiement de leur projet (au niveau de chaque département ou à l’échelle globale de l’entreprise ?), il est ainsi logique d’apprendre que la BI, du moins en 2014, manquera son but dans plus de 70% des entreprises ayant déployé une solution de BI : de fait, selon le Gartner, moins de 30% des projets de décisionnel permettront aux indicateurs analytiques d’être alignés sur les processus métiers clés des entreprises. Comme un coup d’épée dans l’eau, en somme.
La faute alors au manque de définition claire d’une stratégie liée à la gestion de la performances et à la BI, constate le cabinet. «Des rapports que les utilisateurs trouvent certes intéressants [seront générés, NDLR], mais qui ne sont pas révélateurs des indicateurs opérationnels et stratégiques de l’entreprise», commente le cabinet. Une illustration d’un manque de compétence dans le décisionnel.