Convention USF : vers une opération "mains propres" chez les intégrateurs SAP?
L'apaisement semble dominer les relations entre SAP et le club de ses utilisateurs francophones, qui tente de suivre le rythme de l'évolution technologique de l'éditeur. En France, ce dernier affiche sa volonté de mettre de l'ordre dans son vaste écosystème de partenaires.
Installée cette année à Dijon, la convention annuelle du Club des utilisateurs SAP francophones (USF) a réuni plus de 1 000 visiteurs sur les deux jours de la manifestation (mercredi et jeudi), selon l'organisateur. Un chiffre une nouvelle fois en progression par rapport au crû précédent. "Cette croissance illustre l'agrandissement de l'écosystème SAP", analyse Claude Molly-Mitton, le président de l'USF. A grands coups de rachats (BO, Sybase, SuccessFactors et, tout récemment, Ariba), l'éditeur allemand s'est lancé dans une diversification à marche forcée de ses activités. "L'USF se doit de représenter cette diversité", reprend Claude Molly-Mitton. Ce qu'illustre la naissance dans l'association d'un groupe de travail autour des technologies SuccessFactors.
Plus de 200 mises à jour impulsées par les clients
Après les bisbilles autour de la maintenance, qui avaient vu les clubs d'utilisateurs un peu partout dans le monde entrer en conflit frontal avec l'éditeur, le climat semble aujourd'hui bel et bien apaisé. Même si des désaccords subsistent notamment sur les conditions commerciales, où l'USF a identifié 7 sujets potentiellement problématiques sur lequel il travaille en collaboration avec le Cigref... et SAP. La volonté de la société de travailler avec les clubs utilisateurs se traduit aussi très concrètement par le programme Influence, en particulier dans son volet Customer Connection. Au sein de ce dernier, les clubs du monde entier votent pour les modifications que leurs membres souhaitent voir développer dans le cadre de leur contrat de maintenance. Et SAP s'engage à livrer ces améliorations dans un délai donné. Lancé depuis un an, cette démarche a donné naissance à 203 améliorations de logiciels. Et plus de 2 500 entreprises dans le monde ont émis des idées de modification dans le cadre de Customer Connection. "Ce programme amène de la transparence, note Claude Molly-Mitton. On connait les entreprises qui influencent les développements, les améliorations qui vont être développées, celles qui ne seront pas et pourquoi elles ne le seront pas. Autant d'informations que nous n'avions pas auparavant."
Restent les chantiers en devenir. Claude Molly-Mitton évoque notamment le faible taux de consultants certifiés en France : "Il y a environ 80 % de consultants certifiés en Allemagne. En France, cette proportion ne dépasse par les 10 %. Il faut que SAP fasse des efforts sur les prix des formations", explique le président de l'USF, qui reconnaît la responsabilité des utilisateurs dans ce qu'il qualifie de cercle vicieux. En effet, en mettant les prix sous pression, ces derniers n'incitent pas les intégrateurs à s'engager dans une démarche de qualité. S'il n'a pris aucun engagement sur les coûts de formation, Henri Van der Vaeren, à la tête de la filiale française depuis 6 mois, a toutefois clairement annoncé son intention de faire le ménage dans le milieu des intégrateurs et consultants SAP. Et de promettre, pour 2013, un référencement par SAP des intégrateurs et indépendants, avec pour chacun leurs certifications, leurs domaines de compétences... Objectif : guider les clients... et récompenser les intégrateurs qui suivent le rythme des sorties de produits de SAP.