Mobilité : les vieux pays sont-ils figés ?
Selon une étude de TCS, le consommateur mobile est désormais une cible bien identifiée par les grandes entreprises. D'abord par celles des "pays jeunes". Aujourd'hui en Asie-Pacifique et, demain, en Amérique du Sud.
Menée par la SSII indienne TCS auprès de près de 700 grandes entreprises dans le monde, l'étude sur les comportements de ces organisations vis-à-vis de la mobilité montre clairement une prise de conscience. La société de services a ainsi identifié quelques 130 entreprises qui considèrent désormais la mobilité comme un canal à part entière, canal pour lequel elles développent une stratégie propre et très souvent des offres spécifiques. Ces "leaders" réalisent un nombre d'interactions mobiles avec leurs clients deux fois supérieur aux autres organisations. Si cette prise de conscience globale se traduit par des investissements, d'importantes disparités apparaissent entre les différentes régions du monde. En 2012, la zone Asie-Pacifique devance ainsi l'Europe d'une courte tête, suivent l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud (bizarrement TCS n'a pas intégré l'Afrique à son étude).
60 % des interactions clients en Asie et en Amérique du Sud La domination asiatique n'est que logique. C'est en effet sur ce continent que les consommateurs ont le plus volontiers recours à leurs terminaux mobiles pour interagir avec l'entreprise. Selon TCS, 51 % des ventes se dérouleraient déjà via ces terminaux dans la zone. Contre moins d'un tiers en Europe et moins d'un quart en Amérique du Nord. En 2015, TCS s'attend toutefois (ou espère ?) à un rattrapage : la SSII prévoit que toutes les entreprises dépenseront peu ou prou la même somme pour cibler les terminaux mobiles des consommateurs.
Ce qui, dans les faits, devrait se traduire par une croissance spectaculaire des investissements en Amérique du Sud. Une poussée là encore complètement liée à l'évolution des usages : en 2015, TCS prévoit que les consommateurs de ce continent utiliseront peu ou prou autant le mobile que leurs homologues asiatiques. Pour les ventes, les opérations marketing ou les services, les taux d'usage des terminaux mobiles avoisineront alors les 60 % dans ces deux zones. Tandis que l'Europe affichera des taux plus proches des 40 %, devançant de quatre ou cinq points l'Amérique du Nord. Ce décalage entre "pays jeunes" et "pays vieux" est flagrant sur un autre indicateur : le niveau d'investissement par milliard de dollars de chiffre d'affaires. En 2012, il atteint 2,41 M$ en Asie-Pacifique, contre 1,43 en Amérique du Nord, 1,59 en Europe et 1,63 en Amérique Latine. En 2015, le rattrapage opéré par cette dernière est spectaculaire : le ratio y atteindrait alors 2,72 M$, presque le niveau attendu en Asie (2,85). Loin devant les pays européens (avec un niveau d'investissement par milliard de dollars de chiffre d'affaires de 1,76 M$) et même des états d'Amérique du Nord (1,98).
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