Voyages-SNCF se prend à rêver d'Europe

Une marque unique pour un marché unique. Avec en tête la mise en place de l'Europe du rail, et l'ouverture à la concurrence qui en découle, la SNCF regroupe ses activités de distribution online au sein d'applications uniques. Objectif : faciliter les déplacements en Europe pour les voyageurs. Mais les obstacles restent nombreux.

Prêt pour la très attendue ouverture de l'Europe du rail, qui verra les différents marchés nationaux s'ouvrir à la concurrence. C'est en tout cas le message qu'a voulu faire passer la SNCF, qui a décidé de regrouper l'ensemble de ses activités de distribution en Europe sous une bannière unique, celle de Voyages-sncf. Annoncée hier sur le salon Innotrans à Berlin, l'opération se traduit par la réunion du Voyages-sncf.com avec le site de réservation des TGV pour l'Europe (TGV-europe.com) et avec le service anglais Raileurope.co.uk. La marque ombrelle Voyages-sncf.com intégrera au total 10 sites ciblant neuf pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse). Objectif : doper la part de chiffre d'affaires réalisée hors de France par la filiale de distribution digitale de la société nationale. L'activité de cette dernière pesait 3,3 Md€ en 2011. La société emploie environ 600 personnes.

Pas de billet électronique européen

Le programme voit donc les services converger, facilitant l'organisation de voyages sur le continent. Cette fusion des environnements Web s'accompagne d'un mouvement similaire côté mobilité, avec le lancement d'une nouvelle application mobile (baptisée "V.") disponible en six langues. Et du lancement d'un planificateur de trajet à l'échelle de l'Europe (MyTripSet). Testé depuis juillet dernier, ce logiciel permet des comparaisons entre différents moyens de transports (avion, train, voiture).

Si la SNCF explique avoir investi des millions sur ces projets, sa vision se heurte encore à la construction chaotique de l'Europe du rail. Exemple concret avec les billets électroniques, un secteur sur lequel Voyages-SNCF a beaucoup investi ces dernières années. L'extension de cette logique de dématérialisation hors de France se heurte pour l'instant à l'hétérogénéité des systèmes de contrôle. Chez nos confrères de La Tribune, Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages, explique ainsi : "il est absolument obligatoire de construire ensemble un système de billet européen commun. Si vous voulons augmenter notre part de marché, nous devons nous assurer que le consommateur peut voyager d’un point à un autre en Europe avec le même billet".

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