Cloud : Amazon sort sa calculette à ROI
Alors que les entreprises peinent à évaluer les coûts du Cloud Computing - et à en calculer le retour sur investissement ou ROI -, Amazon, n°1 du secteur, publie une série de documents pour guider les entreprises et leurs décideurs dans leur calculs. Livres blancs et grilles de calculs à l'appui, Amazon éclaircit son nuage pour les financiers.
Attaqué sur la sécurité et la confidentialité des données, et encore trop flou sur le juste prix de son infrastructure de Cloud, Amazon réagit. La division Amazon Web Services (AWS), n° 1 des fournisseurs d’infrastructure en nuage, a décidé d’ouvrir un espace sur son site au sein duquel elle centralisera des informations, des données ainsi que des grilles de calcul pour faciliter l’évaluation du ROI (Return on investment, ou retour su investissement) de ses services pour les entreprises. Objectif : fournir un décryptage minutieux du modèle Amazon en le rapprochant au plus près des bases de coûts d’infrastructures auxquelles sont habituées les entreprises. Et éliminer enfin les coûts “cachés” ou mal évalués.
Baptisé AWS Economics Center, “ce centre renfermera les ressources dont les développeurs et les décideurs financiers ont besoin pour faire un choix en connaissance de cause”, explique Amazon sur son blog. Pour livrer son décryptage, la société tient à disposition deux livres blancs ainsi qu’un tableur Excel qui aide les entreprises dans l’évaluation de leurs coûts. Le premier livre blanc (“The economics of the AWS Cloud VS Owned IT infrastructure") vise à fournir une étude comparative entre les coûts directs et indirects. Soit à confronter, en termes financiers, les avantages de l’infrastructure d’Amazon à ceux d'une infrastructure interne. L’outil de calcul (EC2 Cost Comparison Calculator) vient compléter cette étude en fournissant les méthodes prenant en compte les spécificités du cloud d’Amazon (EC2 - Elastic Cloud Computing) et ses tarifications. Le deuxième livre blanc ("EC2 Cost Comparison Calculator") donne une grille de lecture destinée aux responsables financiers pour les aider à interpréter les résultats de la feuille de calcul précédente.
Le cloud privé en guise de préliminaires
Cette initiative d’Amazon débarque alors que les entreprises font toujours la moue lorsqu’on aborde le principe du Cloud Computing et des nuages dits publics - comme celui d’Amazon.
D’ailleurs, selon le Gartner, les entreprises devraient investir davantage dans les technologies de cloud privé (à l'intérieur de leurs murs donc) que dans celles de cloud public. Pour le Gartner toutefois, ces premiers investissements consentis dans les nuages privés serviront de tremplin pour ceux se dirigeant vers les nuages publics.
“Nombre d’investissements dans le cloud privé prépareront l’entreprise au cloud computing public. Ces investissements ne sont pas uniquement liés à des changements technologiques - mais également à des processus, des bouleversements culturels et des modifications dans les interfaces métiers”, souligne Tom Bittman, vice-président et analyste au Gartner. Et d’ajouter : “anticiper ces changements le plus tôt possible permettra aux entreprises de prendre de meilleures décisions liées au Cloud Computing et de potentiellement migrer plus facilement vers le Cloud public”.
Bref, la cause des infrastructures de Cloud public n’est pas gagnée. D’ailleurs, les entreprises hésitent encore franchement à s’y installer, freinées par les sempiternels problèmes de sécurité et de confidentialité des données, révélait une étude du Forrester cette fois. A ces barrages, le cabinet y associait la difficulté d’avoir une grille de calcul précise en matière de coûts. L'initiative d’Amazon tombe donc à pic.