Novell se réorganise et promet d'en faire plus sur la gestion des infrastructures virtualisées

Des résultats en berne, mais une nouvelle stratégie globale adressant les marchés porteurs de la virtualisation et du cloud computing. Une stratégie s'accompagnant d'une réorganisation massive qui permet de regrouper les forces et de réduire le nombre de têtes : Novell débute son exercice en assumant son énième mue.

Après l’annonce la semaine passée d’une fin d’exercice plutôt morose - avec un chiffre d’affaires en net déclin et une perte importante liée à des dépréciations d’actifs -, Novell n’a pas été long à réagir, fort d’une position financière qui demeure solide. Un sursaut qui passe par une réorganisation massive qui voit le nombre de divisions du groupe passer de quatre à deux. L’éditeur de NetWare et de Suse Linux n’en est pas à son premier mouvement de ce type et a subi plusieurs cures et changements de cap depuis le début des années 90.

Aujourd’hui très engagé dans l’Open Source et la sécurité, le groupe a décidé de réunir l’ensemble de ses forces sur ces sujets au sein d’une division baptisée Smop, pour Security, Management and Operating Platform. En fait un agglomérat de ce qui marche pas mal commercialement chez l’éditeur et qui rassemble désormais l’activité Open Platform Solutions (OPS) – celle qui opère Suse Linux et les outils réseaux de la gamme NetWare – à laquelle viennent s’ajouter Identity and Security Management (ISM) – l’autre pilier de poids de la maison Novell – et Systems and Resource Management (SRM).

Suse en progrès, mais loin de Red Hat

En terme de partage du pouvoir, Novell a cependant préféré les historiques aux transfuges. C’est ainsi Jim Ebzery, jusqu’alors patron de la division sécurité (ISM), qui prendra la tête de Smop. Il chapeautera donc Markus Rex, l’un des développeurs historiques de la distribution Linux Suse qui dirige avec un certain succès l’activité Open Source. Lors de la présentation des derniers résultats, celle-ci apparaissait en effet comme le seul rayon de soleil dans l'activité de l'éditeur avec une croissance de 14 % des produits Linux (à 41 M$). Insuffisante toutefois pour compenser le recul de 15 % des ventes de produits "WorkGroup" (Netware, Groupwise et produits associés), désormais à 78 M$. Plus grave, si Suse progresse, la distribution reste un nain face à Red Hat, son principal concurrent, soutenu notamment par IBM. Un éditeur qui a ainsi enregistré un CA de 183 M$ pour son dernier trimestre (clos le 31 août), dont 156 M$ pour les seuls revenus de licences. Red Hat revendique ainsi toujours près de 75 % du marché des distributions Linux payantes, sans que Novell ne semble à même de grignoter quelques points à son concurrent.

L’autre division nouvellement créée est baptisée Collaboration Solutions et regroupe les outils collaboratifs… et les services. Une association qui permet surtout de ne plus voir qu’une seule tête pour deux activités, en l’occurrence celle de Colleen O'Keefe, qui dirige actuellement l’activité services et Teleweb.

Assurer la cohésion des environnements virtuels

Troisième volet de cette réorganisation – moins opérationnel et plus stratégique –, un poste de champion des partenariats est créé et quelques têtes tombent. Joe Wagner, jusqu’alors patron de la division SRM (Systems and Resource Management) qui est absorbée, est nommé vice-président et responsable des grandes alliances. Il aura en charge l’animation autour de la nouvelle stratégie du groupe, baptisée Intelligent Workload Management et annoncée la semaine passée. Il s’agit de réunir un large portefeuille d’outils d’infrastructure afin d’assurer la cohésion de bout en bout d’environnements virtualisés complexes autour de quatre fonctions : construire, sécuriser, administrer, mesurer (voir sur ce point l’analyse de Nicolas Bonte, Pdg de Novell France, ci-dessous).

Du côté des départs, Roger Levy, jusqu’alors vice-président en charge de la stratégie et ex-patron de l’activité Suse Linux, quitte Novell tout comme – en février – Jef Jaffe, un ancien d’IBM et des Bell Labs qui détenait le poste stratégique de directeur technique.

ENTRETIEN AVEC ...
Nicolas Bonte, Pdg de Novell France : "Il y a urgence à mieux gérer les environnements virtualisés"

Lors d’un entretien la semaine passée avec LeMagIT, Nicolas Bonte, le patron de l’entité française de Novell, expliquait l’intention de sa société d’accentuer ses efforts autour de sa stratégie Intelligent Workload Manager, centrée sur la gestion des environnements virtuels. « Les environnements virtualisés sont en forte progression et devraient représenter 50 % des environnements systèmes en production d’ici 2012 [selon Gartner, NDLR]. Pour les entreprises, il y a urgence à mieux gérer ces environnements.(...) Nous fournissons aujourd’hui l’ensemble des briques nécessaires, depuis la construction des environnements systèmes [avec Suse Appliance Toolkit], jusqu’à la sécurité et à la conformité [Novell Workshop] en passant par la gestion de la QoS et la mesure de performance [Managed Objects] ».

Et cette offre devrait encore s’enrichir notamment avec le lancement prévu d’ici l’été de la nouvelle plate-forme d’orchestration de workload de Platespin, dont le nom de code est Atlantic.
Concernant la France, Nicolas Bonte souligne aussi le positionnement fort de l'éditeur sur certains domaines et notamment celui de l’administration de postes de travail : « Dans le groupe, la France a un leadership autour des outils Zenworks avec une équipe d'experts en avant-vente et des partenaires solides. Sur ce marché, nous sommes l’un des grands acteurs pérennes aux côtés de Microsoft, alors que des interrogations plannent sur Altiris et LanDesk. (...) Notre offre de virtualisation de postes de travail Novell Zav [Zenworks Application Virtualization, basée sur Xenocode, NDLR] connait aussi une bonne dynamique.  Nous avons ainsi démarré notre année fiscale avec des projets et des dossiers intéressants. (...) Pour l’année 2010, nous visons une croissance à deux chiffres en France pour l'ensemble de notre activité ».

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