Le W3C reçoit 2,5 millions de dollars de l’Isoc pour muscler son organisation
Pour renforcer la structure organisationnelle de W3C, l’Internet Society injecte 2,5 millions de dollars dans le consortium de standardisation de Tim Berners-Lee. Objectif : consolider l’ossature de l’organisme pour lui donner les moyens de se rapprocher des utilisateurs et des développeurs.
Consolider le rôle central du W3C au sein de la communauté. C’est ainsi que l'organisme de standardisation des technologies du Web explique l’arrivée d’une donation de quelque 2,5 millions de dollars de la part de l’Isoc (Internet Society), une vaste organisation qui milite depuis 1992 pour une gouvernance d’Internet ouverte et pour le respect des standards.
L’idée principale au coeur de ce financement, expliquent Ian Jacobs, directeur de la
communication du W3C, et Ralph Swick, Pdg du W3C, dans un mail conjoint envoyé à la rédaction, est d’assister le consortium dans l’évolution de sa structure organisationnelle. Cette donation vise également à soutenir le W3C, en charge du développement des standards du Web, “dans son effort pour devenir plus agile et complet dans ses réponses aux développeurs ainsi qu’à la communauté d’utilisateurs”.
Plus près des développeurs
L’enjeu de ce rapprochement se situe aujourd’hui surtout au niveau structurel pour le W3C qui doit monter en puissance afin de faciliter l’éclosion des standards ouverts - sa mission première rappelons-le. “Pour améliorer la qualité de notre travail, nous avons besoin de nous rapprocher plus près de la communauté”, explique le W3C. Et d’ajouter : “par exemple, nous avons tenu notre première rencontre développeurs lors des TPAC [Technical Plenary and Advisory Committee, rencontre entre les groupes de travail et les comités, NDLR] en novembre [L’Isoc en était d’ailleurs sponsor, NDLR]. Le support financier de l’Isoc permettra de développer davantage de canaux pour impliquer plus de personnes”.
Tout en précisant toutefois ne pas encore connaître quelle forme cela prendra au final. Pas d’informations non plus sur les groupes de travail du W3C susceptibles d’être impactés par ces 2,5 millions. “Aujourd’hui, cette donation n’est attribuée à aucune activité spécifique dans les travaux de standardisation”, éludent Ian Jacobs et Ralph Swick.
Mieux coller aux usages
Notons que les organismes de standardisation - comme le W3C - doivent de plus en plus coller - voire rattraper - aux usages d’Internet sans cesse en mutation. Les processus de normalisation - et leurs longues étapes de validation - étant généralement à la traîne par rapport à l’évolution des comportements sur le Web. C’est notamment le cas avec les travaux de développement autour du très prometteur HTML 5, dont une des spécificités est de donner une orientation Web 2.0 au langage descriptif qui a façonné le Web. En clair, passer d’un langage orienté document vers un langage orienté application Web. Un concept déjà bien ancré dans les usages des internautes. Un rapprochement vers les communautés pourrait accélérer les processus et les développements.
Rappelons que les deux organismes se connaissent bien. Ils collaborent notamment au sein de comités lors de conférences organisées par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ou lors du forum de la gouvernance d’Internet. Des intérêts communs avec des communautés communes, précise le W3C dans une FAQ. Mais de fusion, il n’en est pas question.