Orange Business Services se positionne sur le Cloud Computing
Manifestement, l’opportunité est trop belle pour ne pas être saisie. Pour Orange Business Services, après d’autres, il est nécessaire de raccrocher le mot Cloud à certaines offres. Et tant pis si la définition du terme reste floue. Surtout que, au-delà des services managés ou encore du SaaS, Orange revendique un vrai savoir-faire sur les infrastructures flexibles, proposées comme un service. De quoi se construire une certaine légitimité dans le monde du Cloud Computing.
Il faut en être. Alors que des concurrents tels que Colt ont très vite revendiqué une présence sur le domaine encore confus du Cloud Computing, Orange Business Services (OBS) ne pouvait se priver d’afficher ses compétences en la matière. Daniel Chiossi, directeur du marketing stratégique services IT chez OBS, reconnaît, à demi-mots, que l’actuelle définition du Cloud Computing établie par le NIST (National Institute of Standards and Technology) américain, laisse la place à une certaine confusion.
De fait, la définition du NIST englobe tout autant les services SaaS (héritiers de l’ASP) que les offres de type PaaS – Platform as a Service – d’un Azure de Microsoft ou d’un Google Engine. Pour Daniel Chiossi – comme pour d’autres – le point structurant du Cloud Computing est surtout le fait que « l’on passe d’un modèle d’investissement, en capital, à un modèle de dépense opérationnelle, à la demande, aussi bien sur l’infrastructure que sur le logiciel. » Et, justement, OBS revendique un vrai savoir-faire en matière d'infrastructures dimensionnables à la volée.
Profiter de l’expérience de la virtualisation
Comme l'explique Daniel Chiossi Orange, tout comme sa maison mère, est un « très gros consommateur » des solutions VMware, « déjà pour notre propre système d’information ». Et il souhaite tirer parti de son expertise sur la plate-forme de l'éditeur américain pour générer de nouvelles sources de revenus. «Au printemps dernier, nous avons lancé une première offre, dite de Flexible Computing. C’est une offre d’infrastructure virtualisée n-tiers ; elle ne concerne pas uniquement les machines, mais aussi le pare-feu, du middleware, des bases de données. On virtualise l’ensemble de bout-en-bout, y compris l’équilibrage de charge. Seul le stockage n’est pas encore virtualisé, mais ça va venir », explique Daniel Chiossi. La suite logique de cette offre est prévue pour les deux prochains mois : « un portail de self provisionning ». En clair, il s’agit de déléguer à l’utilisateur la construction et le dimensionnement de son infrastructure IT : « on entre là dans un modèle que l’on peut clairement qualifier de Cloud Computing ; au-delà de la virtualisation, on ajoute une couche d’administration que l’on confie au client. »
Troisième étage de la fusée : une offre de Cloud totalement privé, « selon le même modèle mais dans un cadre privé mono-entreprise. » Et bien sûr, dans ce cadre là, le Cloud peut reprendre des airs de service managé : « le niveau d’administration délégué au client dépendra de ses besoins. »
Séparer le bon grain de l’ivraie
Mais pas question pour Orange Business Services d’oublier son métier d’opérateur : l’infrastructure as a service, c’est aussi l’occasion de vendre par exemple des services de VPN. Des services que l’opérateur peut également vendre en complément de solutions SaaS ou Cloud proposées par des partenaires. C’est un peu la logique qui semble avoir poussé OBS à imaginer le concept de Saas Store, sorte d’App Store pour entreprises, géré par Orange, pour pousser les offres SaaS de tiers. Le SaaS Store d’Orange doit ouvrir courant 2010-2011. Mais s’il doit permettre la construction de solutions associant Orange à des tiers – « on peut intégrer un softphone [téléphone IP logiciel, NDLR] à Salesforce, par exemple » - il se veut aussi un moyen, pour les clients d’Orange, de raccourcir la phase de recherche d’une solution : « dans le Cloud, ce n’est pas à priori évident de choisir son fournisseur », relève Daniel Chiossi.
Avec son magasin, OBS entend donc surtout accélérer les déploiements tout en rassurant les entreprises, puisque toutes les offres proposées le seront avec sa propre garantie contractuelle. Et s'il le faut OBS « ne s’interdit pas de commencer sur le modèle de la revente pour ensuite migrer vers un modèle hosté. » Quoique, là, se pose, outre la question de la qualité du service, celle de la pertinence économique du modèle hosté, avec des questions d’échelle et de taille critique.