Redémarrage des investissements : Atos-Origin prend date dans le cloud computing
Quel rôle pour les SSII dans le cloud computing ? Ce matin, à l'occasion de la présentation de nouvelles offres, Atos-Origin a tenté de répondre à la question, en se présentant comme un intégrateur de cloud, responsable de la qualité de service de bout en bout.
Sortir des discours sur la réduction des coûts et du marasme de la crise. Ce matin, Thierry Breton, le Pdg d'Atos-Origin, tenait ce qu'il a présenté comme la première d'une série de quatre conférences de presse visant à lancer les nouvelles offres du groupe qu'il a pris en main en novembre 2008. Pas réellement une surprise : en novembre, Capgemini avait lui aussi présenté 5 nouveautés à son catalogue, dont il espère retirer 800 millions d'euros de contrats supplémentaires en année pleine.
"Certains de nos clients pensent déjà à l'après-crise et cherchent à se positionner pour profiter de la croissance de demain", a lancé l'ex-ministre des Finances, confirmant ainsi d'autres indices montrant un retour à plus d'optimisme sur le marché français de l'IT. Pour tenter de profiter de ce climat plus favorable, Atos-Origin dévoilait ce matin deux des six offres qu'il entend pousser sur le marché : le cloud et le Green IT. Sans toutefois y associer d'objectifs chiffrés en matière de génération de chiffre d'affaires.
Intégrateur de cloud, un métier qu'Atos espère voir exister
Dans le cloud computing, la SSII dit vouloir miser sur l'expérience acquise par sa filiale spécialiste des paiements, Worldline. "Fournir à la demande et facturer à l'usage, c'est un modèle que maîtrise bien Wordline", a plaidé Thierry Breton. Baptisée Sphere, l'offre exploite d'ailleurs une centaine de modules applicatifs développés par la filiale. Basé sur le réseau de datacenters du groupe (dont 8 centres dits globaux comme ceux d'Aubervilliers ou de Seclin), Sphere vise avant tout à orchester des environnements hétérogènes (cloud publics - fournis par Atos ou autre -, privés, application legacy), à gérer les niveaux de service et la sécurité de ces environnements. Bref, il s'agit avant tout de se poser en gestionnaire de nouvelles formes de complexité. Sans oublier la fourniture "sur étagère" de quelques services prépackagés en mode Saas : les tests de non-régression pour SAP, le PLM (gestion du cycle de vie des produits), la gestion de données ou encore celle des postes de travail. "Ces offres doivent permettre à des PME l'accès à des services qui restent hors de portée aujourd'hui en raison des investissements qu'ils impliquent", a expliqué Thierry Breton. Le tout s'appuie sur les prestations de conseil du groupe.
Ne pas trop lier son destin aux nuages propriétaires
"Sphere facilite les migrations des données et des applications. La transition des entreprises vers le cloud nécessite toujours que quelqu'un fasse le métier d'infogérant, en assurant avant tout la qualité de service de bout en bout", assure-t-on au sein de la SSII. Bref, dans le monde du cloud où rivalisent des spécialistes comme Amazon ou Google et des géants comme Microsoft - associé à HP -, IBM ou EMC, l'intégrateur aurait toujours son rôle à jouer pour adapter les offres des premiers aux contraintes spécifiques de l'entreprise et ne pas trop lier son destin aux environnements des seconds, dont Atos souligne les tentations propriétaires. Un discours tout en mesure : la SSII étant également un partenaire important de Microsoft ou VMware (filiale d'EMC).
Notons que la SSII s'engage à compenser les émissions de carbone des contrats Sphere. Le Green IT, c'est précisément la seconde offre présentée ce matin par le groupe, visant avant tout - classiquement - à optimiser le fonctionnement des infrastructures, à commencer par les datacenters. S'y ajoute une dimension conseil permettant à une entreprise de mesurer dans un premier temps son empreinte carbone globale puis de mettre en place des processus métier moins gourmands en énergie.
Dans les mois prochains, la SSII présentera des offres autour des smart utilities (la gestion intelligente des réseaux publics, où le groupe possède déjà des références, comme EDF), de l'ECM et de la collaboration (Atos pilote notamment le chantier d'archivage de la BnF), du Context Aware Computing (applications mobiles tenant compte du contexte) et des réseaux sociaux.