NoSQL : l’alternative aux SGBD relationnelles qui vient des nuages ouvre son club en France
L’alternative qui ôte le R (de SGBD-R) aux nuages. C’est ainsi que pourrait être défini le mouvement NoSQL dont le premier groupe d’utilisateurs français a connu sa première réunion, sous l’impulsion d’Octo Technology. Un club d’architectes et d’éditeurs qui doit définir les contours du modèle né des labos des ténors du Cloud et détecter des cas d’usage.
Trouver sa communauté. C’est l’un des objectifs annoncés du groupe d’utilisateurs francophones NoSQL, réuni mercredi soir dans les locaux d’Octo Technology, spécialiste de l’architecture des SI. Une première réunion qui doit amorcer une série de rencontres et de débats autour du concept de base de données NoSQL (Not Only SQL), qui, en pleine mouvance d’informatique distribuée, commence à se répandre parmi les communautés d’experts. Et en effet. Aussi frémissant soit-il, NoSQL est parvenu à fédérer une quarantaine de participants ce mercredi soir, installés dans une salle dès lors trop petite. "Lorsque l’idée à germé, on croyait n’être que 4 autour du projet", ironise Olivier Malassi, architecte senior chez Octo et organisateur de cette rencontre.
Il faut dire que NoSQL a le vent en poupe, côté technologie, car il est né avec les ténors du Web 2.0 et du Cloud Computing. Comprendre Amazon et Google. Ces derniers ont rapidement touché les limites des bases de données relationnelles. Limitées lorsqu’il s’agit de gérer de grandes quantités de données et d’importantes charges. De ce constat est né une nouvelle architecture pour des projets internes avec pour objectif de juguler les problèmes de performances. Le principe de NoSQL s’inscrit en ce sens : privilégier la haute disponibilité grâce à de puissantes capacités de partitionnement de données, au détriment de la consistance (les données offrent la même vue à tous, même lors de mises à jour) de ces mêmes données. Pourquoi ? Car il répond au traditionnel théorême de CAP, un principe architectural appliqué aux bases de données composé de trois postulats (la consistance, la "partitionnabilité" - pour optimiser la réplication et ainsi la tolérance de panne - et la haute disponibilité), qui affirme que seulement deux de ces postulats peuvent être appliqués en même temps en environnement distribué. Dans le cas de NoSQL, ce seront donc la disponibilité et la partitionnabilité qui sont privilégiés.
Autrement dit, résume Olivier Mallassi, "il s’agit de quitter le monde Acid [qui qualifie les 4 propriétés des bases de données relationnelles : atomicité, consistance, isolation, durabilité, NDLR], qui limite par exemple les débits en écriture surtout en environnement distribué. [...] De nouveaux paradigmes ont émergé avec le Cloud, explique Olivier Mallassi, comme des transactions de plus en plus non-Acid". Normal dès lors qu’une alternative soit expérimentée.
Ces solutions qui s’extirpent du relationnel et implémentent les principes de NoSQL ont pour nom SimpleDB chez Amazon, BigTable chez Google, ou encore CouchDB ou HBase chez la Fondation Apache. On retrouve également Cassandra chez Facebook ou encore Voldemort chez LinkedIn, deux projets placés en Open Source par leurs éditeurs, qui "ont par ailleurs aidé à pousser NoSQL en avant", commente Olivier Mallassi.
Si, sur le papier, NoSQL répond à une véritable problématique, il reste encore à convaincre les entreprises, comme il est de coutume avec une technologie avant-gardiste. Ce sera en partie le rôle du groupe d’utilisateurs en France, qui, en réunissant architectes et éditeurs, doit permettre non seulement de mieux connaître les technologies et les nouveaux paradigmes qui influent sur les architectures, mais également de détecter des cas d’usage et de partager des retours d’expérience, affirme Olivier Mallassi. Car aujourd’hui, finalement, “on ne sait pas si cela ne sera pas un flop en entreprise”. Un club pour identifier l’étendue et la faisabilité de l’alternative NoSQL, en somme.