Résultats 2009 : l’infogérance maintient IBM plus profitable que jamais
Sam Palmisano s’est une nouvelle fois félicité du virage stratégique imposé à IBM à l’aube des années 2000. En tant que première SSII mondiale, Big Blue a plutôt bien passé l’écueil de la crise en dépit d’une activité en recul. Une gestion drastique des coûts - dont une partie des salariés pourrait avoir fait les frais – a même permis d’améliorer marges et bénéfices. Et le 4ème trimestre semble marquer un rebond de l’activité, en premier lieu dans le logiciel et l’infogérance.
Le 4ème trimestre aura marqué la reprise d’une activité décente pour IBM qui renoue avec la croissance après quatre trimestres successifs à la baisse. Au final, 2009 restera comme une année de crise dont IBM se sera bien sorti… surtout du point de vue de ses actionnaires. Big Blue a vu son chiffre d’affaires chuter de 8% à 95,8 milliards de dollars tandis que son bénéfice net augmentait de 9% à 12,3 milliards de dollars.
D’un point de vue géographique, le dollar faible a largement pénalisé l’activité européenne tout au long de l’exercice avec un chiffre d’affaires en décroissance de 12% à 32,6 milliards de dollars. La baisse n’est que de 6% sur la région à taux de change ajusté. Les activités américaines ont donc mieux résisté et représentent toujours pas loin de la moitié du chiffre d’affaires du groupe à 40,2 milliards de dollars (-6%). Ce sont les activités de la zone Asie-Pacifique qui ont le mieux résisté, profitant de la présence des deux nouveaux géants économiques que sont l’Inde et la Chine, qui ont connu une moindre croissance - mais une croissance tout de même. Pour IBM cependant, le chiffre d’affaires est là encore inférieur à celui généré en 2008 à 20,7 milliards de dollars (-2%).
Les services tirés vers le haut par l’activité infogérance
En terme de segments, IBM GTS (Global Technology Services), la branche services d’infrastructure du groupe, a généré 37,3 milliards de dollars de CA, en recul de 5%, et demeure tout à la fois la principale activité d’IBM et l’une des plus solides. Les services applicatifs ont connu une année beaucoup plus poussive avec un recul de leur activité de l’ordre de 10% à 17,7 milliards de dollars de CA. Au total les services comptent désormais pour près de 60% de l’activité d’IBM – jadis plutôt orienté sur la construction de matériel IT – avec un CA total de 57,1 milliards de dollars. Surtout, l’activité s’avère éminemment profitable avec une marge avant impôts de 14,1% (+2,3 points sur l’exercice) et un bénéfice net avant impôts en hausse de 11% à 8,1 milliards de dollars.
Le nombre de contrats d’externalisation signés a augmenté de 11% sur l’année à taux de change constant. Selon IBM, cette croissance concerne l’ensemble des zones géographiques, tant l’infogérance d’infrastructure que la tierce maintenance applicative.
Reprise des nouveaux projets au 4ème trimestre
Au 4ème trimestre, l’activité a repris avec la signature de nouveaux projets à hauteur de 18,8 milliards de dollars, soit une hausse de 2% à taux de change constant. 22 projets signés ont une ampleur supérieure à 100 millions de dollars. En France, Big Blue vient d’ailleurs d’emporter un contrat d’infogérance important en héritant de l’informatique de la SNCF avec qui Big Blue prévoit d’opérer une co-entreprise, modèle désormais classique dans l’Hexagone. Ces projets d’infogérance au 4ème trimestre ont représenté un chiffre d’affaires de 11,4 milliards de dollars, en hausse de 15% à taux de change constant.
Si l’infogérance a continué de croître en dépit de la crise, l’année a cependant été plus difficile pour l’activité d’intégration. IBM explique même dans un document destiné aux investisseurs que les projets continuent d’être impactés par les contraintes sur les investissements des entreprises. Un phénomène qui toucherait plutôt les grands projets, IBM estimant qu’au cours des deux derniers trimestres de l’exercice, on observe une relative stabilité du nombre des projets dont le coût est inférieur à 5 millions de dollars. Au 4ème trimestre de l’exercice 2009, l’activité Intégration de systèmes - conseils et services – a augmenté de 1% en dollars mais chuté de 6% si l’on ajuste le taux de change à 7,4 milliards de dollars.
Au 31 décembre, l’encours des activités Services d’IBM auprès de ses client se montait à 137 milliards de dollars, en légère augmentation (+7 milliards de dollars) sur l’année 2009.
Une division Systèmes aux abois et une activité logicielle qui continue de progresser
Au delà des services, sur le segment historique de Big Blue, la crise s’est particulièrement faite sentir avec une division Systems and Technology qui perd 16% de son chiffre d’affaires à 16,2 milliards de dollars. Cette activité est désormais également devancée par la branche logicielle de Big Blue qui est celle qui a le mieux résisté à la crise avec un recul de seulement 3% de son chiffre d’affaires, à 21,4 milliards de dollars.
Enfin, les activités financières – très liées au niveau de la demande d’investissement des entreprises utilisatrices – ont été largement affectées par l’arrêt brutal de la demande au 4ème trimestre 2008 et n’ont généré qu’un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dollars, en recul de 10%.
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