Organisation mondiale, partenariat avec Logica : pour X3, Sage passe à l'échelle globale

Pour toucher (enfin ?) les grosses PME partout dans le monde, Sage casse un peu son organisation en filiales très autonomes. Et mise sur les évolutions de l'ERP X3, fruit du rachat de l'éditeur français Adonix. Avec comme "goodies" technologique un partenariat avec un autre acteur national, Netvibes.

Construit sur la base d'un modèle offrant une large autonomie aux filiales locales pour adresser les besoins des PME dans chaque géographie, Sage veut changer de braquet, au sortir d'une année 2009 difficile (avec un recul de 5 % du CA). Et lorgne une fois de plus vers les comptes intermédiaires, un segment où se bousculent déjà quelques éditeurs bien implantés comme Lawson, Infor, Microsoft (avec l'offre Dynamics AX), mais aussi les incontournables Oracle (avec JD Edwards) ou SAP (avec All-in-One). Un segment de marché pour lequel la société anglaise met en place une organisation globale, pilotée par Christophe Letellier (l'ex DG Europe du Sud de PeopleSoft aujourd'hui à la tête de l'activité X3).

photo paul walker"Cette équipe, qui reporte directement au comité exécutif du groupe, rassemble les responsables des ventes dans toutes les géographies. Elle est responsable du plan de développement (roadmap, NDLR) et des stratégies commerciales au niveau global", a expliqué Paul Walker (en photo ci-contre), le Pdg de Sage lors d'un événement organisé hier à Paris, pour le lancement mondial de la version 6 de X3. Une tentative pour toucher le segment de marché supérieur - objectif de longue date de l'Anglais - que la filiale française connaît bien. En effet, la gamme X3 résulte du rachat, en 2005, de l'éditeur français Adonix et pèse déjà lourd dans l'activité de Sage France.

La France, laboratoire de l'offensive mid-market

Si l'Anglais habille son offensive vers les grandes PME d'un discours convenu sur la globalisation, c'est surtout pour cacher le fait qu'il arrive avec retard sur ce segment par rapport à des concurrents déployés depuis longtemps à l'international. Reste que X3 v6 dispose d'arguments, notamment côté interface utilisateurs. Ainsi, Sage promet une intégration sans couture à Office, l'ERP pouvant directement afficher ou créer des documents et les stocker dans sa base de données. Surtout, l'éditeur s'est associé au Français Netvibes (une start-up 2.0 de 40 personnes environ connue avant tout pour son lecteur RSS online) pour proposer une interface composite (capture ci-dessous) permettant aux utilisateurs d'assembler des widgets Sage, mais aussi des flux externes (autres widgets professionnels ou flux venus du Web).

netvibes

Netvibes : usine à assembler les widgets

Pour Emmanuel Obadia, un transfuge de Sun qui dirige la stratégie produit de X3, "c'est une façon de réengager les utilisateurs qui ont tendance à se détourner des ERP". Dans une démo, l'éditeur a montré quelques scénarios d'utilisation de cette interface personnalisable : affichage de listes de produits, création d'un nouveau widget via un simple glisser/déposer depuis un autre item, entrée d'information directement depuis l'interface Netvibes. Si la version 6 de X3 est d'ores et déjà commercialisée, la disponibilité de ce module - baptisé Webtop - attendra elle la prochaine mise à jour mineure de X3 (6.X). Freddy Mini, Pdg de Netvibes, confirme que ce module sera disponible tant à l'intérieur du firewall (pour les utilisateurs internes) qu'à l'extérieur (partenaires, clients, utilisateurs mobiles).

"Si notre offre est prête pour le cloud computing d'un point de vue technologique - certains de nos partenaires comme GFI proposant d'ailleurs X3 en Saas -, nous ne constatons une forte demande du marché pour des offres ERP 100 % dans le nuage, commente Emmanuel Obadia. Notre stratégie consiste plutôt à compléter nos solutions avec des applications cloud comme nous l'avons fait pour Netvibes. D'autres annonces devraient suivre avec les futures versions de X3, connues sous les noms de code Emeraude et Jade".

Signalons, côté socle technique, l'arrivée d'un environnement de développement compatible Eclipse, le support des Web Services REST (utilisés par de nombreux services Saas pour l'interfaçage) et également l'introduction d'un serveur Web, basé sur Apache Tomcat. Autant d'outils destinés tant aux partenaires intégrateurs (qui développent des verticaux métier) qu'à des entreprises d'une certaine taille souhaitant personnaliser ou étendre leur solution ERP.

Logica, premier bras armé global dans les services

En plus d'une organisation internationale pour piloter les évolutions X3, Sage a annoncé la signature d'un partenariat mondial avec l'intégrateur Logica sur cette même gamme. Une façon de se doter d'un bras armé capable de conduire des projets dans plusieurs pays, alors que pour l'heure les partenaires de l'éditeur restent avant tout des acteurs limités à un marché national. "Ce partenariat a été testé en France en 2009. Nous avons été convaincu par la couverture fonctionnelle, la capacité à monter en charge et la facilité de customisation de X3", explique François Sancho, le directeur des activités ERP de Logica France, confirmant ainsi que l'Hexagone était bien le laboratoire des volontés expansionnistes de Sage.

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