Des chiffres opaques qui laissent entrevoir un chômage toujours élevé chez les informaticiens
Après avoir fait disparaître le comptage par métier en février dernier avant de le réintroduire, la Dares – chargé par le ministère du Travail d’établir les chiffres officiels du chômage – vient de modifier brutalement son périmètre de calcul par métier. Résultats entre les anciens « personnels informatiques » et les nouveaux « systèmes d’information et de télécoms » plus de 1 000 chômeurs ont disparu. Ce qui n’empêche pas d’observer un niveau toujours très élevé de demandeurs d’emploi dans la profession.
C’est la deuxième fois en quelques mois. Alors que la crise et l’explosion du nombre de demandeurs d’emploi conduisent à surveiller de près le nombre de chômeurs par catégorie, la Dares, le centre statistique du ministère du Travail, revoit sa classification métier… ce qui conduit à faire disparaître plus d’un millier de chômeurs informaticiens sur le seul mois de novembre !
Désormais, fini les « personnels informatiques » et place aux salariés dans les « systèmes d’information et de télécommunication ». Entre les deux, sur le mois de novembre 2009, 1 200 demandeurs d’emploi de catégorie A ont disparu, la classification désormais à l’œuvre recensant 28 500 chômeurs contre 29 700 précédemment comptabilisés. Surtout, les tendances sont également contradictoires puisqu’il y a un mois les chiffres indiquaient un léger recul, tandis qu’avec la nouvelle nomenclature, le nombre de demandeurs d’emploi supplémentaires entre octobre et novembre concernant les informaticiens aurait fortement progresser…
Résultat, il est très difficile de percevoir une tendance sur la fin de l’année si ce n’est que le niveau de chômage demeure élevé avec toujours, et quelle que soit la base de calcul, entre 5 et 6% de la profession sans emploi.
Doublement du nombre de chômeurs depuis juillet 2008
L’année 2009 restera d’ailleurs comme l’une des pires qu’ait connu le secteur, notamment de par le nombre d’informaticiens sans emploi, conséquence d'une crise violente. En un an, le nombre d’informaticiens totalement au chômage – catégorie A – a crû de près de 58 % pour donc atteindre entre 28 500 et 30 000. Depuis juillet 2008 - date à laquelle le chômage est reparti à la hausse dans la profession -, le nombre d'informaticiens sans emploi a quasiment doublé.
Et la précarité a également fait son chemin puisque les demandeurs d’emploi de la profession de catégorie ABC – qui regroupe les chômeurs et les personnes ayant eu une activité réduite – ont augmenté de plus de 54 % sur un an pour atteindre 33 700 personnes, selon la nouvelle nomenclature de la Dares.
Reste donc à interroger la Dares sur ce changement de périmètre - et ses implications - pour savoir si le secteur est – en terme d’emploi – en voie de rémission ou si les différents plans sociaux annoncés tout au long de l’exercice 2009, et non encore aboutis, vont contribuer à voir de nouveau progresser le nombre de demandeurs d’emploi.