Sans contact : le NFC apprivoise le mode pair-à-pair
Le consortium d'industriels NFC Forum publie les spécifications finales de LLCP, un protocole qui vient huiler les rouages du mode P2P de NFC, en y ajoutant notamment des possibilités pour valider le bon acheminement des données. Un catalyseur pour des services qui ne demandent qu'à éclore.
Un pas de plus pour la standardisation NFC (Near Field Communication, technique d'échanges de données de très courte portée qui est une extension du RFID). Le NFC Forum, consortium d’industriels en charge du développement de standards autour de la norme NFC, a publié les spécifications techniques finalisées du protocole LLCP (Logical Link Control Protocol) qui définit les échanges en mode P2P (pair-à-pair) du standard.
NFC désigne une technologie de transmission de données sans contact qui autorise l’échange d’information sur de très courtes distances, entre un lecteur et une puce (qu’on appelle aussi tag). Elle constitue la base d’un certain nombre d’applications ou de concepts, comme le paiement mobile, la banque mobile, ou encore l’intelligence ambiante. L’une des particularités de NFC est de fonctionner selon 3 modes : un mode émulateur de carte, qui permet à la puce NFC de mimer le comportement d’une carte à puce classique ; le mode lecteur qui permet de lire, avec son téléphone portable, une étiquette NFC (par exemple posée sur un abri-bus) ; et enfin le mode pair-à-pair - la particularité la plus intéressante de NFC - qui permet à deux périphériques compatibles d’échanger en mode symétrique des données. Autrement dit, d'instaurer un “dialogue” entre deux terminaux. C’est ce dernier usage que le protocole (LLCP) du NFC Forum vient normaliser.
Gérer les erreurs lors d'une coupure
Techniquement, “LLCP vient donner de la consistance au mode P2P de NFC, commente Thibault Cavin, responsable du laboratoire d’innovation de GFI Informatique, localisé à Sofia-Antipolis. Car, aujourd’hui, la manière dont les échanges P2P sont réalisés reste triviale”. Thibault Cavin admet toutefois que le dernier standard ne vient pas révolutionner le NFC, mais vise plutôt à lui “assurer un mode de communication homogène”.
LLCP ajoute ainsi une couche supplémentaire à la pile de protocoles NFC qui permet d’orchestrer le mode P2P en fournissant notamment deux types de services (un mode sans connexion et un mode connecté). Ces deux services permettent de valider ou non (selon la configuration choisie par le développeur) la façon dont les données sont échangées et la synchronisation effectuée entre les deux terminaux. “Le mode connecté par exemple offre à LLCP la capacité de gérer les erreurs lors d’une coupure dans une transmission de données”, précise Thibault Cavin. L’idée, poursuit-il, est de faire avec NFC ce qui est possible avec TCP (Transmission Control Protocol), sur lequel repose Internet, pour valider le bon acheminement des données IP. Bref, il s'agit de doter NFC d’un mode élaboré de P2P.
Le catalyseur de nouveaux services
D’un point de vue usage, le mode P2P de NFC est considéré comme le point de départ d’échanges intelligents reposant sur le sans contact. On parle notamment de la mise en place de services liés au transfert d’argent entre particuliers, d’échanges de billets de transports, ou - plus tendance encore - d’échange de cartes de visite ou de profils liés aux réseaux sociaux. Liste bien sûr non exhaustive. Bref, cette technologie constitue l’un des facteurs clefs de l’éclosion de services reposant sur NFC et, par voie de conséquence, de l’émergence de modèles économiques associés. D’autant que les chiffres sont éloquents : selon le cabinet Juniper Research, les transactions via NFC devraient générer un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars en 2012, entraînées par un parc de plus de 700 millions de portables équipés dans le monde.
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