Plans sociaux HP France : plus de volontaires que de postes supprimés
Réduction de la taille des plans sociaux, redémarrage de l'activité : la direction de HP France se retrouve avec trop de volontaires au départ dans ses deux filiales assurant la commercialisation de ses produits et services dans l'Hexagone. Bilan : tous les candidats au licenciement n'obtiendront pas leur bon de sortie.
Nommé manager de l'année par le groupe (malgré un CA de 4 Md$ en recul de 16 %, mais pour une marge confortable de 800 millions), Yves de Talhouët, le patron de HP France, affronte en ce début d'année une situation paradoxale, expliquent nos confrères de Channel News. En effet, alors que l'activité repart, la filiale est en train de mettre en oeuvre les plans sociaux décidés en 2009 dans ses trois entités hexagonales. Au point que certains managers se posent des questions sur leur capacité à répondre au redémarrage de l'activité, relatent nos confrères.
D'autant que, sur les trois plans sociaux (dans la filiale de services HP ESF, chez HP France, et chez HP Centres de Compétences France, qui regroupe des activités à vocation internationale), les volontaires sont plus nombreux que les postes effectivement supprimés. Ainsi, selon les chiffres de la CFTC, chez HP Centres de Compétences (CCF), 323 candidats au départ se sont déclarés, pour 301 postes supprimés. Le décalage est encore plus criant au sein de la filiale commerciale (HPF), avec 243 volontaires pour 141 départs. Au sein de la filiale services, fruit de l'union des équipes de HP et de EDS, 379 personnes ont fait part de leur volonté de partir, alors que le groupe ne prévoit que 227 suppressions de postes.
Pas de départs forcés, se félicitent les syndicats
En raison de ces écarts, la direction prévoit de refuser 130 départs chez HPF et 165 chez HP ESF (la filiale services). Chez HP CCF en revanche, direction et syndicats sont parvenus à un accord permettant de laisser partir tous les volontaires. "Dans les deux autres entités, la direction n'a pas recherché d'accord pour faire partir tous les volontaires, car ce sont les deux filiales de commercialisation des produits en France. Il y a donc des clients et des affaires à servir", explique Jean-Paul Vouiller, délégué syndical central CFTC. Qui se félicite quand même d'avoir évité tout licenciement forcé dans les trois filiales, la seule possibilité de départ contraint demeurant les salariés refusant un reclassement. Un sujet qui concerne potentiellement 80 personnes environ chez HPF, 150 sur HP CCF et seulement 4 sur ESF.
Cette issue doit beaucoup à la réduction des coupes claires dans les effectifs. Alors que HP envisageait au départ de supprimer 1050 postes dans l'Hexagone, le total a, in fine, été ramené progressivement à moins de 700. "Cette réduction résulte à la fois du contrat signé avec Alcatel-Lucent, du rapport de forces que les syndicats ont créé avec la direction et, il est vrai, de la volonté du Pdg de HP France de défendre l'emploi dans l'Hexagone", reconnaît Jean-Paul Vouiller.
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