GreaseMonkey : un régime d’extensions pour faire grossir Chrome

Google a décidé d’intégrer en natif GreaseMonkey dans la version 4 de son navigateur Chrome. Une façon de faire gonfler “naturellement” son potentiel d’extensions, en s’appropriant un module développé initialement pour Firefox.

Tout à sa stratégie de percer sur le marché mondial des navigateurs, Google vient d’annoncer que la version 4 de Chrome - la dernière disponible - supporte désormais en natif GreaseMonkey, une extension initialement développée pour Firefox. 

GreaseMonkey, qui connaît une belle notoriété chez les utilisateurs de Firefox, offre des possibilités de personnalisation de pages Web via de simple scripts Javascript écrits par une vaste communauté de développeurs. Et les chiffres sont éloquents. Son créateur, Aaron Boodman, désormais ingénieur chez Google dans les équipes de Chrome, explique sur son blog que le site dédié, userscripts.org, compte quelque 40 000 scripts pour GreaseMonkey.

Une fonction déjà copiée par Internet Explorer

Un succès qui profitera désormais à Google. Même si finalement la fonctionnalité, présente dans Firefox depuis 2005, a été copiée depuis par la plupart des navigateurs, commente Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, dans un e-mail envoyé à la rédaction. Notamment dans Internet Explorer via le plug-in IE7pro et Trixie.

Toujours sur le même blog, Aaron Boodman précise qu’entre 15 et 20 % des scripts GreaseMonkey ne fonctionnent pas encore avec Chrome. Tout en promettant des améliorations à venir dans le support.

Cette adoption vient étayer les possibilités d’extension - une tendance très prisée initiée par Firefox encore une fois - de Chrome. Pour répondre à cette tendance, et certainement face à la forte de demande des internautes, Google avait déjà entouré son navigateur d’une galerie d’extensions en décembre.

Google-Mozilla : "un partenariat équitable"

Alors nouvelle couleuvre à avaler pour la fondation Mozilla ? En voyant ses fonctions profiter à son concurrent direct sur le marché, Firefox risque d’y laisser quelques plumes. En janvier, les parts de marché de Chrome ont progressé de 0,6 point (à 5,20 %), et que celle de Firefox régressaient de 0,2 point (à 24,41 %). IE détient toujours une part de 62,18 %, en baisse de presque 0,5 point.

“Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit en terme de parts de marché”, commente Tristan Nitot. Cette appropriation d’une technologie, toutefois fortement associée à Firefox, ne remet, selon lui, pas en cause les accords entre Mozilla et la firme de Mountain View. “Le contrat entre Google et Mozilla court jusqu'en octobre 2011, et je suis confiant dans le fait qu'il ne sera pas rompu d'ici là, car le partenariat est équitable”.

S’il souligne la position dangereuse de Google face à l’hégémonique Microsoft, qui dépendent fortement l'un de l'autre (du fait de la domination du premier sur la recherche et de celle du second sur les navigateurs), il affirme que Google et Firefox doivent faire front commun contre Redmond. “En offrant Chrome, Google peut effectivement faire passer une partie des utilisateurs de Firefox à Chrome, mais ça serait passer à coté de l'essentiel, qui est pour Google d'éliminer le navigateur de Microsoft en faveur de navigateurs modernes, performants et non soumis à Microsoft”, explique Tristan Nitot.

En complément :

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