Emploi des cadres : 2010 pire que 2009, seule l'informatique surnage
Après une année 2009 déjà bien sombre, les dernières prévisions de l'Apec sur l'emploi des cadres en 2010 et au-delà font l'effet d'une douche froide. L'association pour l'emploi des cadres estime ainsi que le nombre d'embauches de cadres devrait encore baisser cette année de 4 à 10 % par rapport à 2009. Et, surtout, les embauches de cadres ne devraient pas renouer avec leur niveau de 2008 avant 2013. Seul rayon de soleil, les recrutements informatiques devraient rester au pire stables, voire progresser de 11 % selon l'hypothèse la plus optimiste.
Pour une reprise rapide du marché de l'emploi des cadres, il faudra repasser. Les dernières prévisions de l'Apec, l'Association pour l'emploi des cadres, sont en effet particulièrement pessimistes, plus même que les prévisions établies par l’association dans son modèle de reprise lente. S'appuyant sur une enquête menée auprès d’un panel d’entreprises, l'Apec prévoit ainsi des recrutements de cadres compris entre 130 000 et 138 000, contre 143 700 embauches en 2009... et 199 500 en 2008. Soit une baisse allant de 4 à 10 % sur un an. Rappelons que les précédentes prévisions issues du scénario de reprise lente de l’Apec tablaient sur 145 000 embauches pour 2010.
L’emploi informatique devrait surnager en 2010
Toutes les fonctions seraient affectées par cette morosité, sauf les deux « locomotives » que sont, selon l’Apec, l’emploi des cadres commerciaux et des informaticiens. Des locomotives qui n’auront cependant pas la performance d’un TGV. Ainsi, les embauches d’informaticiens devraient se situer dans une fourchette allant de 21 800 à 24 000. Au pire, cela signifie une stabilité des recrutements et au mieux une hausse de 11 % des embauches par rapport à 2009. Quant aux fonctions commerciales, l’Apec mise au mieux sur une stabilité avec 30 700 recrutements et au pire sur un recul de 7 % à 28 400 recrutements.
Rappelons que les recrutements informatiques avaient reculé de 24 % en 2009 et que ceux des commerciaux avaient plongé de 30 %. Autant dire que si l’on s’en tient à la métaphore ferroviaire de l’Apec, une sérieuse rénovation des locomotives s’impose. D’autant que dans les autres fonctions, c’est l’hallali. Ainsi, dans les fonctions financières, le recul attendu va de 22 à 29% et de 16% à 34% pour les fonctions techniques (achat, qualité, logistique...).
Les jeunes diplômés les plus touchés
Le déraillement affectera particulièrement les jeunes diplômés qui devraient être les plus touchés par le recul de l’emploi, avec une baisse des recrutements de débutants allant de 20 à 27 %. Une seconde année noire donc pour les jeunes diplômés déjà frappés par un recul de 35 % des embauches de débutants en 2009. Ainsi, selon l’Apec, seuls 500 postes nouveaux de cadres (!) ont vu le jour dans le courant de l’année 2009, contre 45 800 en 2008, et près de 65 600 en 2007. Ce recul des créations de postes apparaît donc une conséquence directe de l'effondrement des nouveaux recrutements. De leur côté, les promotions internes ont diminué de 9 % pour s’établir à environ 50 000, tandis que le rythme de ce que l'Apec appelle les sorties (retraites, démissions, licenciements) a lui aussi reculé de 8 %.
Au final, l’Apec semble tirer un trait sur 2010 et estime que la reprise des embauches ne devrait commencer qu’en 2011 avec une accélération en 2012 et un retour à des valeurs plus normales en 2013. Si rien ne vient perturber le modèle de prévision de l’association, 2014 et 2015 devraient ramener les recrutements de cadres à des niveaux records. Voila qui devrait réjouir les étudiants qui sortiront de leurs écoles dans 3 ans. Mais cette prévision ne résout en rien les questions que se posent ceux qui sont sortis l’an passé et ceux qui sortiront en septembre prochain. Et elle n’apporte guère d'espoir à ceux qui ont perdu leur emploi en 2009.
En complément :
- Le recrutement de cadres informaticiens particulièrement touché par la crise