En ouverture du Cebit : l'Espagne promet de remettre l'Europe digitale sur les rails
Alors que s'ouvre le plus grand salon mondial IT à Hannovre, Jose-Luis Zapatero, Premier ministre espagnol et Président de l'Union européenne, promet un nouvel agenda pour le développement de la société de l'information sur le Vieux Continent. Objectif : faire mieux que la stratégie de Lisbonne, qui a connu un bide lors de la dernière décennie.
C'est un Cebit résolument optimiste qui s'est ouvert ce matin, à Hannovre (Allemagne). Même si le nombre d'exposants s'affiche en baisse (4160, contre 4300 en 2009 et plus de 6000 au milieu des années 2000) et si le salon a été écourté d'une journée (il se termine le samedi soir et non plus le dimanche soir comme en 2009), les organisateurs voient dans cette édition du plus grand salon IT au monde le signe d'un rédémarrage.
Une tonalité qui était clairement celle de la cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée hier soir. "Le Cebit donne de l'optimisme pour l'avenir", a martelé Christian Wulf, Ministre-président de la Basse-Saxe, la région qui accueille la manifestation, relayé par un Bill McDermott, le nouveau Co-Pdg de SAP, quasi-messianique ("We can, we will"). Ce dernier a souligné que l'industrie IT "sait intuitivement qu'elle doit en permanence se transformer", expliquant que le futur appartenait désormais au cloud computing, à la mobilité et aux applications mixtes mêlant logiciel et matériel (allusion à la technologie In-Memory de SAP).
Zapatero : "faire des progrès maintenant"
La transition était toute trouvée pour José-Luis Zapatero, premier Ministre espagnol et Président en exercice de l'Union européenne. L'Espagnol, dont le pays est le partenaire officiel du salon cette année (après la Californie en 2009 et la France en 2008), sait lui aussi que la politique européenne en matière d'IT a elle aussi besoin d'une sérieuse transformation. De facto, l'agenda de Lisbonne, qui visait à faire de l’Union européenne "l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010", a été un échec.
Le Premier ministre espagnol propose donc de tenir un "premier conseil informel à Grenade (Espagne)" durant sa présidence (qui se termine mi-2010) pour fixer un nouvel agenda numérique pour l'Union sur la décennie qui s'amorce. "L'objectif est de nous concentrer sur le développement de la société de l'information, mais aussi de proposer une charte des droits des utilisateurs, d'éliminer les barrières nationales sur ces marchés, de réfléchir à des avancées dans la sécurité des réseaux, dans la protection des droits d'auteur et de trouver un équilibre entre les distributeurs et les créateurs de contenus", a détaillé José-Luis Zapatero.
"L'Europe a besoin de progrès sur ce terrain. Et elle a besoin de progrès maintenant, pour ne pas être à la traîne des Etats-Unis ou des pays émergents", a averti le Premier ministre espagnol. Un discours volontariste repris par Angela Merkel, la Chancelière allemande, qui a toutefois pointé du doigt les tentations protectionnistes de certains pays (sans les nommer) au sortir de la crise.