Chorus : le calendrier de déploiement dans les ministères ne serait pas menacé
Selon nos informations, les inquiétudes de la Cour des comptes au sujet du projet Chorus - qui ont valu au ministre du Budget une missive de la rue Cambon - ne portent pas sur le déploiement du progiciel comptable dans les ministères. Mais uniquement sur la production des comptes de l'Etat, qui elle aussi doit basculer dans Chorus.
Selon une source au ministère du Budget, si la Cour des comptes a bien envoyé un référé au ministre Eric Woerth pour s'inquiéter des délais possibles du projet Chorus, - information parue dans Les Echos que nous avions relayée en début de semaine -, la rue Cambon ne vise pas le calendrier de déploiement du nouveau progiciel comptable de l'Etat dans les ministères. Mais plutôt la "trajectoire comptable" de l'Etat. Subtile nuance. "Le sujet soulevé par la Cour des comptes porte sur la production des comptes de l'Etat dans Chorus", souligne notre source. Selon cette dernière, le calendrier de déploiement de l'application n'est en revanche pas remis en cause ; tous les ministères devant être raccordés au 1er janvier 2011 (avec la mise en production de la v6 de Chorus).
Le "petit jeu" de l'AIFE et de la DGFiP
En réalité, l'interpellation de la Cour des comptes vise donc la DGFiP (Direction générale des finances publiques) et également l'AIFE (Agence pour l’informatique financière de l’Etat, qui pilote le chantier Chorus au quotidien, ndlr), deux administrations dépendant du ministère du Budget. Une version des faits confirmée par une seconde source, côté SSII cette fois, qui parle de "jeu peu clair entre la DGFiP et l'AIFE". Au centre dudit jeu, le calendrier de migration des applications actuelles de production des comptes de l'Etat, applications vouées à être remplacées par Chorus. "Ce sont des chantiers importants, explique notre seconde source. La DGFiP entend bien sûr s'y attaquer, mais plutôt à son rythme, tandis que l'AIFE pousse pour que tout bascule au plus vite".
Au ministère, notre source nie toutefois toute tension entre l'AIFE et la DGFiP. Et de souligner que les interrogations de la Cour des comptes ne portent que sur un point technique, à savoir la certification des comptes de l'Etat pour l'exercice 2011. Un exercice qui attend la rue Cambon en... 2012.
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