Solutions Linux : le Saas éclipse un peu l’Open Source... dans les PME
Saas ou Open Source ? Cette question, certaines PME pourraient aujourd’hui se la poser pour leur applicatif. Attirées par l’absence des contraintes associées à une informatique sur site et par les possibilités de flexibilité tant de facturation que de ressources, les petites sociétés sont susceptibles de troquer leur CRM Open Source pour un modèle hébergé. Alors, SugarCRM ou Salesforce ? Réponses recueillies à Solutions Linux.
Le Saas peut-il faire de l’ombre à l’Open Source ? C’est une question que l’on peut se poser alors que les deux modèles montent en puissance dans les entreprises. Deux modèles qui viennent renouveler le mode de consommation de l’informatique et de l’applicatif, proposer des nouveaux modèles économiques et, par voie de conséquence, refondre les modes de facturation et de dépenses IT.
S’il est de notoriété publique que l’Open Source constitue le moteur principal, côté infrastructures, des applications hébergées - donnant un véritable coup de fouet aux logiciels libres, comme l’indique notamment PAC dans sa dernière étude -, sur le terrain de l’applicatif, comme la gestion de relation client, l’ERP ou encore le collaboratif et la messagerie, le Saas risque bien de grapiller des clients à l’Open Source. Des clients qui préfèrent l’externalisation des applicatifs, la facturation à la demande et surtout voient dans le Saas la possibilité de s’extraire des contraintes de l’informatique physique. Quitte à sacrifier standards et interopérabilité, notamment.
Les sirènes marketing du Saas
“Opposer Saas et Open Source, c’est un peu mettre face à face commercial et technicien, explique Mathieu Pujol, directeur du segment technologie chez Pierre Audoin Consultant (PAC). Avec le Saas, le but est d’aller vite dans les développements du produit, puis de geler la solution. Pour les clients, le produit est finalisé”. L’entreprise cliente n’a pas à se préoccuper des problématiques d’intégration, en somme, et est alléchée par une offre, prête à l'emploi et facilement “administrable”. Et Matthieu Poujol d'ajouter : “le Saas est davantage teinté de marketing et surtout les acteurs de ce segment savent vendre. Dans l’Open Source, les acteurs sont moins bons vendeurs.” Et pour cause, expliquer aux entreprises comment fonctionnent les modèles de licences ainsi que les modèles économiques du logiciel libre relève aujourd’hui du casse-tête.
Cet aspect marketing du Saas est également relevé par Yves Moënner, directeur général de Elikya, société spécialisée dans les outils de veille Open Source. “On retrouve beaucoup de marketing autour des applications hébergées”, constate-t-il. Mais il souligne également que le choix au final est certainement dicté par la taille de l’entreprise et les compétences disponibles en interne. Si on est une PME, le Saas est intéressant par rapport à l’Open Source, explique-t-il en substance.
Le Saas oui, sauf si les besoins d’intégration sont forts
Plus technique, Brian Joseph, responsable de Zarafa, éditeur d’une solution de collaboration Open Source, reconnaît que la “cannibalisation” reste possible. Mais à une seule condition : “que ce soit une PME et qu’elle n’ait pas besoin d’un haut niveau d’intégration avec ses applications internes”, explique-t-il. “Les API ainsi que la sécurité restent encore opaques” dans le Saas, ajoute-t-il. Un domaine où, en effet, les solutions Open Source installées en interne tirent leur épingle du jeu.
Un argument qu'un responsable de la société Silverpeas, spécialisée dans une solution de portail Open Source (baptisée “Xnet”), réfute. Selon lui, le choix relève davantage d'une position idéologique : “ceux qui préfèrent conserver leurs données en interne et ne pas activer le levier de l’externalisation opte pour l’Open Source. D'ailleurs, on peut s'interroger sur la valeur ajoutée d’une entreprise dont les processus métier et les applications sont externalisées".
Reste à aborder la question des coûts. Et sur ce point, le Saas et l’Open Source diffèrent par essence. Les coûts du logiciel "as-a-service" étant versés dans les Opex [les dépenses d’exploitation, NDLR], tandis que, comme tout projet sur site, les installations Open Source nécessitent des budgets d'investissement.
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