RFID : Tagsys s’appuie sur une levée de 8 millions pour développer son réseau et UHF
A travers une levée de fonds de 8 millions d’euros, le Français Tagsys, spécialiste de la RFID a décidé de miser sur UHF afin de se constituer une gamme de produits de traçabilité bi-fréquence. La société entend également développer un peu plus ses verticaux métiers et muscler son réseau de partenaires.
Et de quatre. Le Français Tagsys, spécialiste de l’infrastructure RFID, localisé près de Marseille, a annoncé cette semaine avoir levé 8 millions d’euros chez les fonds d’investissements lliot Advisors, Endeavour Vision, Add Partners, DFJ Esprit et Saffron Hill, déjà investisseurs dans la société.
Pour la société, il s’agit de la 4e levée de fonds depuis 2001, affirme Alain Fanet, président de cette spin-off de Gemplus, qui a vu le jour en 1998. Le groupe avait sécurisé ses premiers investisseurs en 2001. Après une levée de 9 millions de dollars en 2004, Tagsys signe en 2006 un 3e financement record de 35 millions de dollars. A cette époque, le groupe indiquait avoir levé plus de 80 millions depuis sa création.
Il faut dire que le marché de la RFID, s’il a connu un ralentissement de sa croissance pendant la crise - frappé notamment par la baisse des dépenses de l’industrie automobile, un secteur très consommateur de RFID -, connaît des perpectives de progression encourageante. Selon le cabinet d’étude ABI Research, en 2010, le marché devrait engranger quelque 5,35 milliards de dollars. D’ici à 2014, le secteur devrait croître à un rythme annuel de 14% pour atteindre en 2014, 8,25 milliards de dollars.
Tagsys espère bien s’appuyer sur sa forte réputation et son expertise dans le domaine pour prendre une partie du gâteau. Alain Fanet explique que ces 8 millions seront répartis en deux volets clés, futurs moteur de la croissance du groupe, mais avec une ligne directrice claire : “emmener la RFID où le ROI (Retour sur investissement) est clair”. Normal pour un secteur où la notion de coûts est le vecteur principal de l’adoption des puces radio-fréquence.
Doper les forces de vente et le réseau de partenaires
Le premier volet servira à financer l’extension des verticaux (applications métiers) existants du groupe à travers, notamment, la recherche de partenaires et le développement d’activités à l’étranger (notamment en Allemagne). A cela s’ajoute le développement des forces de vente et marketing, insiste le Pdg. Le groupe entend muscler les activités de supply-chain et logistique, celles liées à la Santé, aux transports, et “ tout autre opportunité offerte par les nouveaux partenaires”. Tagsys est également spécialisé sur les infrastructures RFID pour les secteurs du textile, de la bibliothèque, du luxe et de la pharmaceutique (notamment autour de la traçabilité des médicaments).
Le deuxième volet sera d’ordre technologique. la société entend cette fois-ci investir dans les développements de la technologie UHF (Ultra haute fréquence). Si le groupe dispose de fortes expertises dans le HF (haute fréquence), Alain Fanet voit dans le UHF une technologie d’avenir. “Mais elle nécessite beaucoup de travail pour la rendre sécurisée, performante, optimisée et surtout adaptée”. Alors que le HF permet de détecter moins d’objets, UHF, quant à elle, propose des possibilités de détection plus vaste, et donc moins précises.
“Nous allons travaillé à rendre fiable la lecture des objets ainsi captés en développant des outils spécifiques pour au final créer tout une gamme de produits UHF pour pouvoir attaquer le marché ”.
Cela s’accompagnera également d’un dernier volet logiciel qui comprend des outils de monitoring, de contrôle et de tableau de bord ainsi qu’un framework sur lequel les entreprises pourront s’appuyer pour développer des add-ons orientés métiers. Avec pour objectif de proposer une gamme bi-fréquence et davantage d’évolutivité.
En complément :
RFID : seulement 3% d’entreprises utilisatrices en France en 2009
RFID In Europe : l'UE veut structurer l'élan RFID en Europe