iPad : un faible intérêt pour les applications d’entreprises en France... pour l'instant
Si l’iPad s’est vendu comme des petits pains aux Etats-Unis ce week-end, les entreprises françaises n’ont pas encore sollicité les développeurs pour la création d’applications professionnelles dédiées à la tablette. Cantonnant pour l’heure l’iPad plutôt à un usage domestique.
En dépit du fort engouement dont bénéficie l’iPad aux Etats-Unis pour son lancement, où quelque 300 000 appareils se sont écoulés dès le premier jour de commercialisation (voir encadré), les spécialistes du développement mobile en France restent encore très sceptiques quant à d’éventuels usages en entreprise.
C’est en tout cas le constat que l’on peut tirer, en France, quelque 24 heures après le lancement ultra-médiatique de la tablette d’Apple. Si “la tablette miracle” - comme l’appelle nos confrères des Echos - semble créer un bruit assourdissant et pousser les fans de la marque par milliers vers les Apple Store, peu d’informations sont véritablement arrivées aux oreilles des experts du secteur dans l’Hexagone - l’iPad devant débarquer en Europe fin avril. Et surtout, peu de demande d’applications (voire aucune), formatées aux spécifications de l’iPad ont été enregistrées. C’est ce que rapporte Alexandre Andreini, directeur commercial et marketing du cabinet de conseil en solutions mobiles professionnelles Nomad Consulting. S’il prédit quelque intérêt chez les utilisateurs d’iPhone, qui pourraient réfléchir à un portage ou une adaptation de leurs applications vers l’iPad, “l’appareil comporte les mêmes défauts que l’iPhone”. A savoir être fermé.
La force du design Apple peut séduire les commerciaux
Un point du vue partagé par François Chaney, patron de Skrobs, spécialiste du développement d’applications pour iPhone, qui s’interroge sur les profils dans l’entreprise susceptibles d'adopter un tel terminal. “Je le vois mal dans les entreprises, mis à part chez les commerciaux, qui souhaitent valoriser l’image de leur entreprise”. La force du design d’Apple en somme. Lui aussi explique n’avoir encore enregistré aucune demande chez ses clients professionnels, pourtant adeptes de la marque à la Pomme.
Et pour cause, souligne-t-il. L’iPad souffre de l’absence de port USB et de lecteur de carte. Surtout, il reste sceptique quant aux performances d’autonomie promises par Apple. En environnement professionnel, “est-ce que cela vaut le coup par rapport à un ordinateur portable ?”, ajoute-t-il. En revanche, son écran, plus confortable que celui de l’iPhone, le destine pleinement à des usages familiaux, en tant que support media, de lecture d’ebook, ou encore de vidéos. Bref, tout ce qui concerne la visualisation de contenus plus ludiques.
300 000 iPad vendus le premier jour |
En 24 heures, l’iPad bat tous les records. Sortie ce samedi aux Etats-Unis - et attendue fin avril en Europe -, la tablette tactile d’Apple se serait déjà vendue à 300 000 exemplaires (pré-ventes en ligne incluses). Une arrivée en fanfare qui détrône la sortie de l’iPhone, qui avait enregistré 270 000 ventes en un week-end en 2007. Apple, de son côté, explique qu’un million d’applications et 250 000 livres électroniques auraient été téléchargées par les utilisateurs d’iPad depuis l’AppStore et depuis iBookstore, la librairie électronique de la firme à la Pomme. |
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Reste que, comme le considèrent nos confrères de Eweek, la tablette d’Apple dispose tout de même d’un certain potentiel en entreprise. Notamment en matière de mobilité et de collaboration, deux segments dans lesquels l’iPad a sa carte à jouer de par sa taille, qui le rend plus mobile qu’un ordinateur portable classique, et son ergonomie, supposée supérieure à celle d'un netbook. Autre avantage mis en avant par Eweek, les désormais très tendances “Apps”, proposées sur le service de distribution AppStore, riche, selon nos confrères, en applications dites de collaboration et de productivité. Un point qui ne fait pas l'unanimité : François Chaney considère ainsi que les processus de développement et les mesures de validation mises en place par Apple sont trop rigides.
Citrix profite de l'effet de buzz
Pourtant, certains éditeurs d’applications d’entreprise ont déjà répondu positivement à l’appel d’Apple. Ainsi, Citrix, spécialiste de virtualisation, a déjà ajouté à l‘AppStore deux applications (gratuites) taillées pour l’iPad. Citrix Receiver, selon le groupe, permet notamment d’utiliser Windows 7 sur le terminal d’Apple, via XenDesktop, l’outil de virtualisation de poste de travail de la marque. Il s’agit en fait d’un portage de l’application iPhone vers iPad, comme l’indique Citrix sur son blog. L’éditeur a également rendu disponible GoToMeeting, qui propose des fonctions de collaboration aux utilisateurs de l’iPad. Simple effet de buzz, s’interroge François Chaney. Il faudra, pour se faire une idée plus précise de l'impact réel de l'iPad auprès des entreprises, attendre l’arrivée de la sainte tablette dans l’Hexagone.