En France, les DSI font rimer Cloud Computing avec Microsoft
Dans sa première étude sur le Cloud Computing en France, PAC rapporte que les DSI associent encore et toujours Microsoft à leur infrastructure en nuage. Externaliser la messagerie dans un Cloud dit privé reste la configuration la plus envisagée pour l’heure en France.
En France, quand on parle Cloud Computing, on pense Microsoft. C’est une des conclusions de la dernière étude publiée par le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC), réalisée auprès de 200 DSI français (dont la majorité - 57 % - travaille pour des grands comptes).
Les décideurs informatiques français ne semblent pas succomber aux sirènes parfois insistantes des pure-players du Cloud, comme Amazon ou Google, pour se retrancher derrière les valeurs sûres de leurs prestataires et fournisseurs historiques. En partie, pour capitaliser sur les investissements consentis en amont et tabler sur la continuité technologique. C’est ce que propose assurément Microsoft, dont la proximité d’Azure, sa plate-forme de Cloud, avec l’ensemble de l’environnement technologique de la marque (de Windows Server à .NET, à SQL Server en passant par Visual Studio) constitue un bon point.
Parmi les acteurs du Cloud, les DSI interrogés dans le cadre de cette étude évoquent ainsi d’abord Microsoft à 50 %, puis VMware à 43 %, IBM à 31 % et Citrix à 29 %. Google et Amazon, deux pure-players du secteur il est vrai peu implantés historiquement dans les entreprises, ne sont placés qu’à la 5e et 8e position (respectivement 19 % et 7 % des réponses).
On remarque également que, dans ce classement, la virtualisation (avec des acteurs comme VMware ou Citrix) est associée au Cloud Computing de façon étroite. L’étude confirme que ce terme est le plus souvent “collé” au nuage (pour 92 % des répondants). Le terme “Saas” (59 %) suit d'un peu plus loin. Illustration cependant du fait que les habitudes ont la peau dure chez les DSI français, les termes “ASP” (Application Service Provider - l’ancêtre des fournisseurs de Cloud finalement) et “Hosting” (hébergeur) sont également fortement associés au Cloud Computing (pour respectivement 50 et 40 % des personnes interrogées).
Pas étonnant également de constater que l’ouverture des plates-formes de Cloud n’a qu’un très faible impact - normal quand on pense Microsoft - dans la sélection des services associés. Seulement 6 % ont cité ce critère comme un facteur déterminant, alors que pour la majorité (55 %), le mode de tarification fait la différence, suivi par la performance (49 %) et les fonctionnalités (43 %).
Externaliser la messagerie dans un Cloud privé
Lorsque le Cloud Computing constitue une priorité pour les entreprises - seulement 24 % estiment que cela constitue un investissement stratégique pour la direction générale, 12 % pour les DSI -, c’est la version dite privée du Cloud qui est vue avec intérêt (dans 71 % des cas) et non les Clouds publics (7 % seulement).
Sans surprise, le contrôle de l’IT et la maîtrise des données sont les deux principaux avantages du cloud privé vs son pendant public. Et pour cause. L’étude confirme que les principaux freins à l’adoption du Cloud Computing en France demeurent encore et toujours la confidentialité et la sécurité (pour 44 % des répondants). Le Cloud privé est d'abord vu comme une solution, même partielle, à ce barrage.
Globalement la flexiblité, l’adaptabilité ainsi que la souplesse offertes par le concept sont considérées à 37 % comme les moteurs de l’adoption du Cloud Computing. Suivent la disponibilité des ressources (à 28 %), puis la facilité d'implémentation (à 23 %).
Enfin, les DSI ayant ou anticipant des projets de migration d’applications vers le Cloud sont davantage enclins à externaliser en priorité la messagerie dans le nuage (à 54 %). Ils sont en revanche plus frileux quand il s’agit d'y placer les applications critiques. 26 % des sondés considèrent que la finance et la comptabilité pourraient être concernées par une externalisation vers le Cloud, 24 % le CRM, et 20 % les ressources humaines.
Le Cloud mal intégré aux politiques de sécurité |
Un paradoxe. Alors que la sécurité constitue un frein pour nombre d’entreprises en matière de Cloud Computing, celles ayant choisi de basculer vers l’informatique en nuage n’en vérifient pas ou peu la conformité avec leurs politiques de sécurité d’entreprise. C’est une des conclusions d’une étude réalisée par Symantec et le cabinet Ponemon Institute. Ce rapport, qui a sondé quelque 637 entreprises, explique que seul un petit 10 % a mis en place des procédures d’évaluation ou de formation pour tester la conformité du nuage avec les processus de sécurité interne. On y apprend également que seulement 30 % des organisations ont évalué les fournisseurs d’infrastructure de Cloud, tandis que 56 % ont choisi leur prestataire par le bouche à oreille. Pire, 53 % avouent avoir pris leur décision en écoutant le vendeur. Seul un faible 23 % des sondés ont demandé des preuves de la conformité des solutions de Cloud. Selon l’étude, le problème résiderait notamment dans les différences de perception entre la personne qui devrait avoir logiquement la charge de cette évalutation et celle à qui elle échoit en réalité, dans le cas du cloud computing. |