Résultats : IBM solide relève ses prévisions annuelles
IBM vient de publier des résultats attendus pour donner le ton concernant les poids lourds du secteur. Une annonce plutôt positive dans la mesure où Big Blue rehausse ses prévisions annuelles. Mais la réalité est plus nuancée avec des segments toujours en crise – notamment dans les services – et quelques confirmations.
C’est le premier indicateur de taille du côté des grands acteurs de l’IT : IBM vient de publier un résultat trimestriel meilleur que prévu initialement et en profite pour relever ses prévisions de bénéfices pour 2010. Big Blue a d’ores et déjà engrangé un bénéfice net de 2,6 Md$ au premier trimestre, en croissance de 13 %, pour un chiffre d’affaires qui progresse de 5,3 % à 22,857 Md$, soit un peu plus que ce qui était attendu.
En terme de produits, l’activité logiciels s’est particulièrement bien comportée avec une croissance de 11 % et un chiffre d’affaires de 5 Md$ Sam Palmisano, Pdg d’IBM, s’est notamment félicité des ventes de solutions de décisionnel (+11 %). Mais c’est surtout sur les outils de middleware (Websphere, Tivoli, Lotus et Rational) que Big blue progresse nettement avec 2,8 Md$ de chiffre d’affaires sur le trimestre, et une croissance de 13 %. Les ventes de Tivoli, la suite d’administration de systèmes, sont de loin les plus solides et ont crû de 23 %. Les choses sont plus délicates en revanche du côté des systèmes d'exploitation, une activité adossée à des grands systèmes un peu moins porteurs en période de restrictions budgétaires, avec une hausse de 1 %, voire même un recul de 3 % si l’on tient compte des fluctuations des taux de change.
Du côté des services, désormais le cœur de métier de Big Blue, les choses sont un peu plus délicates. Si l’activité SSII enregistre une croissance de 4 % de son chiffre d’affaires, la faiblesse du dollar joue à plein et, ajusté des variations de change, le chiffre d'affaires d'IBM Global Services pour la période est en fait en recul de 2 %, à 9,3 Md$.
La partie infogérance est en difficulté. IBM revendique la signature sur le trimestre de contrats pour un montant de 12,3 Md$ (-2%) dont 13 contrats d’un montant supérieur à 100 M$. Les signatures de contrats en matière de maintenance applicative se sont, quant à elles, effondrés, avec un recul de 23 % pour un montant signé de 700 M$. Enfin, les signatures liées à l’intégration de systèmes se sont également repliées (-1%) à 5,5 Md$. Côté positif, l’activité de conseil est en progression de 18 % - notamment du fait du succès de l’offre BI particulièrement soignée durant 2009 - avec une valeur de contrats signés en augmentation de 25 %. L’activité d’externalisation est également en croissance avec une augmentation de 6 % du nombre de signatures jugées « stratégiques ».
Concernant l’activité Systèmes et Technologie, IBM affiche une croissance de 5 % pour 3,4 Md$ de chiffre d’affaires. En particulier, les ventes de systèmes x (les serveurs x86 de l'industriel) ont progressé de 36 %. De quoi confirmer, en sortie de crise, l’intérêt des entreprises pour les petits systèmes, du mono à l’octoprocesseur. En revanche, la branche Power – des systèmes Unix animés par le processeur historique d’IBM – poursuit sa chute avec des revenus en déclin de 17 %. Le même recul est enregistré par les systèmes z, les mainframes dont IBM s’est fait la spécialité. A l'opposé, la branche stockage se porte bien – en hausse de 11 % - tout comme l’activité microéléctronique (+16%).
Au niveau géographique, la zone Amérique – en dépit de signes de reprise plus forts – enregistre une moindre croissance que l’Europe ou l’Asie, notamment du fait des taux de change. Ainsi, la zone Emea a généré un chiffre d’affaires de 7,6 Md$ (+5% mais -2% à taux de change ajusté). La zone Asie Pacifique a, quant à elle, permis à IBM de réaliser un chiffre d'affaires en progression de 10% (1% à taux de change ajusté) à 5,3 Md$.
Au final, ces résultats meilleurs que prévu ont permis à IBM de relever ses prévisions sur l’année. La perspective de bénéfice annuel par action a été portée à "au moins 11,20 dollars" contre "au moins 11 dollars" estimée jusqu'à présent.